Player FM - Internet Radio Done Right
0-10 subscribers
Checked 23h ago
Добавлено два года назад
Контент предоставлен France Médias Monde. Весь контент подкастов, включая эпизоды, графику и описания подкастов, загружается и предоставляется непосредственно компанией France Médias Monde или ее партнером по платформе подкастов. Если вы считаете, что кто-то использует вашу работу, защищенную авторским правом, без вашего разрешения, вы можете выполнить процедуру, описанную здесь https://ru.player.fm/legal.
Player FM - приложение для подкастов
Работайте офлайн с приложением Player FM !
Работайте офлайн с приложением Player FM !
Подкасты, которые стоит послушать
РЕКЛАМА
A
Action Academy | Replace The Job You Hate With A Life You Love
1 How To Replace A $100,000+ Salary Within 6 MONTHS Through Buying A Small Business w/ Alex Kamenca & Carley Mitus 57:50
Alex (@alex_kamenca) and Carley (@carleymitus) are both members of our Action Academy Community that purchased TWO small businesses last thursday! Want To Quit Your Job In The Next 6-18 Months Through Buying Commercial Real Estate & Small Businesses? 👔🏝️ Check Out Our Action Academy Community Schedule A Free 15 Minute Coaching Call With Our Team Here To Get "Unstuck"! Check Out Our Bestselling Book : From Passive To Passionate : How To Quit Your Job - Grow Your Wealth - And Turn Your Passions Into Profits Want A Free $100k+ Side Hustle Guide ? Follow Me As I Travel & Build: IG @brianluebben ActionAcademy.com…
Reportage international
Отметить все как (не)прослушанные ...
Manage series 3454792
Контент предоставлен France Médias Monde. Весь контент подкастов, включая эпизоды, графику и описания подкастов, загружается и предоставляется непосредственно компанией France Médias Monde или ее партнером по платформе подкастов. Если вы считаете, что кто-то использует вашу работу, защищенную авторским правом, без вашего разрешения, вы можете выполнить процедуру, описанную здесь https://ru.player.fm/legal.
Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.
25 эпизодов
Отметить все как (не)прослушанные ...
Manage series 3454792
Контент предоставлен France Médias Monde. Весь контент подкастов, включая эпизоды, графику и описания подкастов, загружается и предоставляется непосредственно компанией France Médias Monde или ее партнером по платформе подкастов. Если вы считаете, что кто-то использует вашу работу, защищенную авторским правом, без вашего разрешения, вы можете выполнить процедуру, описанную здесь https://ru.player.fm/legal.
Chaque jour, l’illustration vivante et concrète d’un sujet d’actualité. Ambiance, documents, témoignages, récits en situation : les reporters de RFI présents sur le terrain décrivent le monde avec leur micro.
25 эпизодов
Все серии
×R
Reportage international
Le 12 janvier 2010, Haïti a connu l'une des plus grandes catastrophes naturelles de son histoire. Un séisme de magnitude 7,3 a mis la première République noire indépendante dans le monde à genoux. Tout a basculé en moins de 30 secondes de secousses. Ce cataclysme a emporté avec lui des milliers de vies, des foyers et une part de l’âme du pays. Quinze ans plus tard, les Haïtiens ressassent encore ce mauvais souvenir. Cette tragédie reste une plaie béante dans le cœur de certains citoyens. Entre souvenirs douloureux et espoirs de résilience, des Port-au-Princiens racontent ce jour qui a bouleversé leur existence, à jamais gravé dans la mémoire collective. Des milliers de vies brisées, des familles éclatées, des souvenirs engloutis... Le 12 janvier 2010 , Haïti a vécu l'un des chapitres les plus sombres de son histoire. Quinze ans après, citoyens et citoyennes du pays ne sont pas prêts d'oublier ce jour, à l'image de Pouchon. Croisé à Bois Verna, il se souvient encore avec tristesse de ce terrible tremblement de terre : « C'était la première fois que j'assistais à un tel événement. Cela a apporté beaucoup de tristesse, beaucoup de larmes. Chaque année, à cette date, nous, le peuple haïtien, lorsque nous nous rappelons cet événement, nous ressentons beaucoup de stress. Quand vous avez de nombreux membres de votre famille qui vous aidaient et qui sont morts dans cet événement, cela apporte tristesse et chagrin . » Le 12 janvier 2010 reste une cicatrice profonde dans le cœur du peuple haïtien. Pour Julio, la douleur est toute personnelle. Sa cousine, un pilier dans sa vie qui l'aidait à payer sa scolarité, n'a pas survécu au cataclysme : « C'est l'un des jours qui m'a le plus marqué, car j'ai perdu des amis, des membres de ma famille, notamment une cousine que j'aimais beaucoup. Malheureusement, je ne la reverrai jamais. C'est un jour qui m'a profondément marqué . » À lire aussi Séisme en Haïti: la terre continue de trembler, l'état d'urgence déclaré pour un mois « La maison a commencé à trembler avec nous à l'intérieur » Autre témoignage marquant de cette tragédie : celui de Paulémond. Âgé de 63 ans, il est contremaître. Il travaillait en compagnie de ses amis dans un bâtiment de deux étages lorsque le séisme l'a surpris. Il se souvient comment il est parvenu à s'échapper : « Je venais tout juste de poser quelques blocs de pierre, et alors que je discutais avec mes amis, la maison a commencé à trembler avec nous à l'intérieur. Chacun a couru dans une direction différente. Les secousses m'ont tétanisé et projeté en hauteur, puis immédiatement, j'ai dévalé avec mes vêtements couverts de poussière . » À lire aussi Haïti: 12 ans après le séisme de 2010, mémoire et prévention Tout comme Paulémond, Daphné a également vécu l'horreur de ce moment. Elle confie que cet événement traumatisant lui a coûté une proche et qu'elle ne souhaite jamais revivre une telle tragédie : « Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a été un événement traumatisant pour presque tous les Haïtiens, un moment que nous n'oublierons jamais dans notre histoire. Personnellement, j'ai perdu un ami qui m'était très cher. Nous ne souhaiterions jamais revivre une telle expérience . » Et après une quinzaine d'années, les cicatrices laissées par le séisme du 12 janvier ne se referment toujours pas. Chaque témoignage est un rappel poignant de cette douleur partagée, mais aussi de la résilience d'un peuple qui continue de lutter pour se relever des décombres de son histoire. À lire aussi Haïti: 13 ans après le séisme, le cri des handicapés…
R
Reportage international
1 Il y a 25 ans, les soldats membres de la communauté LGBTQ+ pouvaient être incarcérés au Royaume-Uni 2:32
La communauté LGBTQ+ du Royaume-Uni célèbre ce week-end du 11 janvier un anniversaire particulier : il y a 25 ans, l’armée levait son interdiction aux minorités sexuelles. Jusqu’au 12 janvier 2000, les soldats de Sa Majesté n’avaient pas le droit d’être homosexuels, bisexuels ou transgenres – ceux qui étaient « découverts » étaient renvoyés, voire incarcérés. Pourtant, l’homosexualité est légale au Royaume-Uni depuis 1967. 25 ans plus tard, les vétérans ayant connu ces années d’interdiction réclament toujours justice. De notre correspondante à Londres, À 75 ans, Robert Ely vit avec son petit chien blanc dans un logement social de l’ouest londonien. En 1986, après 20 ans comme musicien dans l’armée, la police militaire frappe à sa porte. « C’était un samedi, il était 9h15 du matin, se rappelle le septuagénaire. Ils m’ont dit : “Nous vous soupçonnons d’avoir eu des relations homosexuelles”. On m’a interrogé pendant plusieurs heures, puis on m’a mis à l’isolement dans une chambre du quartier des officiers pendant 3 ou 4 jours. La porte était gardée et je ne pouvais parler à personne. » Robert est finalement renvoyé, sans peine de prison, mais ne parvient pas à reconstruire sa vie dans le civil. « Les certifications professionnelles que j’avais acquises dans l’armée n’étaient pas reconnues à l’extérieur, déplore-t-il. Je n’avais plus de revenus, j’ai dû vendre ma maison, et mettre mes biens dans un garde-meuble… Mais je ne pouvais plus payer non plus, donc ils ont été saisis. J’ai fini par déménager à Bristol, où j’ai trouvé un emploi sous-qualifié. » Des histoires comme celle de Robert, Craig Jones en a recueilli des dizaines, que cet ancien de la Navy a publiées dans un livre, Fighting with Pride (Combattre avec fierté), devenu depuis une association . « Ils étaient envoyés devant une cour martiale pour être jugés. Les plus chanceux étaient simplement exclus pour conduite déshonorante, dénonce-t-il . Ils étaient obligés de faire leur coming-out auprès de leur famille et de leurs proches… Tout cela a détruit des vies. » À lire aussi Royaume-Uni: les services secrets présentent des excuses aux homosexuels « C’était une loi absurde, une loi d’auto-destruction » L’interdiction a été levée en 2000, après une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme, mais il faut attendre 24 ans pour des excuses nationales, après une enquête publique où 1 200 vétérans ont témoigné. « Nos forces armées ont perdu de nombreux effectifs. On en compte des centaines. Et notez que c’était en pleine guerre froide : c’était donc une loi absurde, une loi d’auto-destruction », rappelle Craig Jones. Le gouvernement a entamé depuis les restitutions des médailles et des grades aux vétérans concernés. Les indemnités, elles, tardent à tomber, regrette Mary, qui accompagne les victimes dans leurs démarches. « Le ministère de la Défense estime n’être responsable que jusqu’au départ des soldats de l’armée. Ils ont accepté de verser 50 000 livres à tous ceux qui ont été renvoyés, et jusqu’à 20 000 livres supplémentaires dans certains cas, par exemple pour une peine de prison, détaille-t-elle. Mais ils n’indemniseront rien après : ni les bénéfices perdus, ni les pensions de retraite, ni les dépressions… Ils ne paieront pour rien de cela. » Rien non plus pour les personnes LGBT parties par peur d’être découvertes… Craig Jones et Mary revendiquent tout de même une victoire : que les vétérans LGBT soient devenus dans l’opinion publique des anciens combattants comme les autres. À lire aussi Le Royaume-Uni va indemniser les anciens combattants LGBT renvoyés de l'armée…
R
Reportage international
Pour des millions de personnes qui souhaitent une vie meilleure et poursuivent le rêve américain, le Mexique est un lieu de passage. Le président élu Donald Trump fait de la lutte contre la migration son leitmotiv et, à quelques semaines de son arrivée à Maison Blanche, l’incertitude est importante quant aux mesures qu’il pourrait prendre pour compliquer davantage le passage des migrants. Côté mexicain, sur ces routes migratoires, certaines font ce qu’elles peuvent pour leur venir en aide. De notre envoyée spéciale dans l'État de Veracruz, Sur une voie unique entourée de végétation tropicale, dans l’État de Veracruz, au sud du Mexique , un train de marchandises, surnommé par les migrants « la Bestia » (la bête), tant il s’agit d’une épreuve pour les personnes qui montent dessus, passe obligatoirement par un village situé en zone rurale. C'est dans ce village que vivent les « Patronas ». Les « Patronas », ce sont un groupe de femmes qui habitent le long de cette voie ferroviaire qui traverse le pays. Et lorsque le train passe par le village, chargé de wagons-citernes, lancé à environ une trentaine de km/h, les « Patronas » envoient de la nourriture qu'elles ont cuisinée aux migrants. Accrochés aux attelages, cinq ou six jeunes hommes se suspendent pour attraper les sacs tendus. Ce type de train laisse peu d’espace aux migrants, mais ils sont parfois des centaines lorsqu’il s’agit de conteneurs, raconte une des « Patronas », Itabiane Avendaño, en rangeant tous les sacs qu’elle n’a pas eus le temps de donner. Toute la journée, les « Patronas » guettent le passage des trains. « On ne peut pas prévoir le nombre de trains. On ne sait jamais à quel moment il va passer, explique Itabiane Avendaño. Donc on doit toujours être préparées quand on l’entend arriver, pour sortir sur les rails avec des sacs de nourriture. Ça peut compter beaucoup pour eux, dans leur parcours. » Les « Patronas » regroupent une dizaine de volontaires qui se relaient pour cuisiner ce qu’on leur donne, du riz, des légumes, des sandwichs, préparés depuis de très nombreuses années par Julia Ramirez. « Je viens toute la journée, je travaille avec beaucoup d’amour, confie-t-elle . Tant que Dieu me donnera la santé, je continuerai à aider. » À lire aussi Le Mexique, victime de la politique migratoire des États-Unis Le « train de la mort » Omar, à 27 ans, s’est engagé il y a quatre mois comme volontaire auprès des « Patronas ». Un mois plus tôt, un Vénézuélien de 21 ans est mort écrasé. « Certains parlent aussi "du train de la mort", témoigne Omar , nous en avons été témoins malheureusement. Il est tombé du train. On n’a rien pu faire pour le sauver. » Le long des rails, à quelques dizaines de mètres des maisons, les femmes ont installé une petite croix blanche. « C’est arrivé juste là, pointe-t-il . C’est une petite preuve de foi. Quelque chose pour dire qu’il est encore là et que le rêve qu’il portait n’est pas mort. Cette personne, je ne lui ai pourtant jamais parlé, mais je n’oublierai jamais son visage. » Un petit refuge destiné à accueillir les tombés du train ou ceux qui vont à pied est vide ce jour-là. En colère, Norma Vazquez explique que depuis des mois, les migrants sont traqués par les autorités mexicaines et se dépêchent d’aller vers le nord avec la Bestia. « Ils ne peuvent pas prendre un bus, car il y a toujours un risque que la police migratoire les attrape et les renvoie vers le sud. Donc, beaucoup ont peur, s'indigne-t-elle. Donc, la seule manière qu’ils ont de voyager est le train. » Depuis déjà 30 ans qu’elle jette des repas sur le train, elle a vu défiler les politiques migratoires, tant au Mexique qu’aux États-Unis . Et la situation a toujours empiré. « Ils menacent toujours de militariser les frontières, de construire des murs, etc. La migration continuera. Le migrant le plus pauvre continuera à payer les conséquences de ce désastre. » À lire aussi Le Mexique va aider ses ressortissants installés aux Etats-Unis à affronter la politique anti-migrants de Trump…
R
Reportage international
1 En Ukraine, des millions de déplacés ont fui les bombardements, des dizaines de milliers restent 2:25
En Ukraine, près de cinq millions de personnes ont été déplacées depuis le début de l’invasion russe à grande échelle. Elles viennent pour la plupart des régions de l’Est, notamment de la région de Donetsk, d’où elles continuent de fuir les combats. Malgré l’ordre d’évacuation totale de la population donné il y a plusieurs mois par les autorités régionales, en raison de l’avancée des troupes russes, beaucoup ne se résignent pas à quitter leur foyer qu’une fois que les bombardements s’abattent sur leurs communes. Un reportage de notre envoyée spéciale dans les régions de Dnipropetrovsk et Donetsk auprès de ceux qui partent, et de ceux qui restent. Un reportage à retrouver dans la longueur dans Accents d'Europe. À lire aussi Ukraine: mille jours après l'invasion russe, l'omniprésence de la guerre au quotidien…
Il aura donc fallu 18 ans après leur adhésion à l'Union européenne pour supprimer leurs frontières communes. Cela facilitera les voyages, notamment en été lorsque les embouteillages bloquent les postes-frontière entre la Bulgarie et la Roumanie. Les transporteurs routiers se sont également félicités pour ce développement longtemps attendu dans le secteur. Concrètement, l'adhésion à l'espace Schengen ne va pas bouleverser la vie des Bulgares. Les citoyens ont le droit de libre circulation depuis 2007, mais désormais, se rendre dans les pays voisins sera beaucoup plus facile. Setti et Dimitar sont les premiers à se réjouir de l'entrée de la Bulgarie dans l'espace Schengen . Ils passent la majorité de leurs vacances et de leurs week-ends en Grèce. Un voyage souvent synonyme de tracasseries douanières. Avec l'entrée pleine et entière dans l'espace Schengen, ces mauvaises expériences devraient appartenir au passé. « Il nous est arrivé d'attendre pendant des heures à la frontière. Il sera plus aisé de planifier notre séjour aussi. Jusque-là, il fallait suivre les groupes sur les réseaux sociaux pour connaître le trafic à la frontière. On évitait de partir le vendredi soir, par exemple, lorsqu'il y avait de très longues files d'attente. » Le soulagement au niveau du trafic frontalier est une aubaine pour les transporteurs routiers. La levée des contrôles douaniers aux frontières avec la Grèce et la Roumanie rendra leur travail beaucoup plus facile et agréable, explique le directeur de l'Union des transporteurs internationaux : « On peut traverser le pont sur le Danube en une minute sans devoir attendre, il faut juste payer le tarif demandé. C'est un soulagement énorme pour les routiers qui devaient attendre dix, 20 heures, parfois même plusieurs jours . » Des bénéfices à plus de 800 millions d'euros Les entreprises de transport devraient par ailleurs profiter financièrement de l'espace Schengen . Les grands partenaires commerciaux de la Bulgarie sont tous situés dans l'Union européenne, donc dans l'espace Schengen, l'Allemagne d'abord, avec des échanges évalués à plus de 9 milliards d'euros, d'après l'Institut national des statistiques. Selon les calculs de l'Académie bulgare des sciences, les bénéfices de l'entrée dans l'espace Schengen, s’élèveront à plus de 800 millions d'euros. « Cela aura un effet direct sur les heures supplémentaires et les salaires des routiers, sur les frais de dédommagement en cas de retard, lorsque le transport n'est pas rapide, il n'est pas attrayant », précise encore le directeur de l’union des transporteurs internationaux. Le jour de l'An, les ministres bulgare et roumain de l'Intérieur se sont donné rendez-vous au poste frontière pour lever une dernière barrière symbolique. « Un succès historique pour nos pays », a souligné le ministre de l'Intérieur bulgare Atanas Ilkov. Côté passagers, les témoignages sont enthousiastes sur les réseaux sociaux. Les vidéos enregistrées en voiture par des Bulgares rentrant de vacances ont fait le tour du net. Comme quoi l'espace Schengen est bien une réalité. À lire aussi Espace Schengen: accord de l'Union européenne pour la pleine adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie…
R
Reportage international
Depuis la semaine dernière, la ville syrienne de Homs vit aux sons des tirs et des opérations de ratissage contre les derniers fidèles de l’ancien régime. Les hommes de Hayat Tahrir al-Cham, qui ont mené à la chute de Bachar el-Assad, traquent les anciens officiers et soldats mais aussi les miliciens qui refusent de rendre les armes. Plusieurs personnalités ont été arrêtées, dont l'un des responsables des caméras de surveillance de la prison de Saydnaya. Au cœur de ces quartiers passés au peigne fin, une population alaouite, assimilée au régime sanguinaire des Assad, et qui crie à l’injustice et au sectarisme de la part des combattants de HTS. Ces derniers jours, plusieurs quartiers à majorité alaouite de Homs sont en état de siège. Tirs de sommation pour faire rentrer les gens chez eux, survole de drone, fouilles et arrestations parfois musclées se multiplient... Abou Bakr Sheikh Al Souq, membre d’une brigade de HTS explique. « C'est une opération qui vise les derniers éléments du régime du "fugitif". Pourquoi ces quartiers ? Parce que les gens ont refusé d'enregistrer leurs armes, malgré plusieurs appels, malgré l'installation de bureaux dédiés dans leur quartier. Personne ne s'est présenté, pas même les suspects. On est donc là pour les arrêter afin d'éviter les troubles. Il y a eu des arrestations. Et des affrontements car certains résistent encore ». Dans une mosquée du quartier de Wadi-Dahab, un registre des « disparus » a été établi pour toutes les familles qui n’ont plus de nouvelles de leurs proches arrêtés. « Rue Jamil-Serhan, ils ont pris tous mes frères. Qu'ils nous les rendent, et s'ils sont morts qu'ils nous le disent. On saura quoi faire ! Mes frères n'avaient pas d'armes, ils n'ont rien trouvé ! », raconte une femme. « Mon fils portait une arme pour nous défendre, vous, moi, tout le monde. Pas pour le pouvoir. Et quand on est pauvre, on n'a pas le choix. On n'a pas de fortune, pas d'argent. L'armée, c'est pour vivre, pour le salaire ! », ajoute une autre. Tensions croissantes entre familles et nouvelles autorités Assailli par les plaintes, l’imam alaouite Mohieddine Saloum tente de calmer les esprits. « J'entends votre douleur. Je dirai à mes frères sunnites de ne pas enfermer nos enfants sans raison légale, ni preuve. Mais il faut rester guidés par la raison. Je vous jure que certains essaient de nous monter les uns contre les autres, sur Facebook et ailleurs, en insultant les Alaouites. Que cherchent nos ennemis ? Semer la haine pour justifier notre massacre. On leur donne cette occasion ? » Après les belles paroles, l’imam espère des actes des nouvelles autorités. Dehors, les combats continuent y compris à l’arme lourde contre ceux qui sont accusés par HTS d’avoir du sang sur les mains.…
R
Reportage international
Ce dimanche 5 janvier a lieu le Trophée des Champions entre le PSG et Monaco. Le premier grand rendez-vous de l'année pour les clubs français se tiendra à Doha, au Qatar. Un match reporté plusieurs fois et délocalisé donc dans l'Émirat. Ce qui prouve son influence sur le foot hexagonal. À lire aussi Foot: Luis Enrique se dit "très tranquille" pour la fin de saison du PSG PSG - Monaco , c'est ce dimanche à 16h30 TU (17h30 à Paris)…
Vilnius, en Lituanie, est la capitale verte de l'Union européenne cette année. Un titre décerné par la Commission européenne pour récompenser les efforts réalisés pour se développer de manière plus durable. Cette ville de 600 000 habitants, en constante croissance, a de grandes ambitions et veut devenir un lieu d'expérimentation. De notre correspondante à Vilnius , Vue du ciel, Vilnius est une ville verte : 61% du territoire est recouvert par la nature. On trouve même une forêt en plein centre-ville. Jekaterina Lavrinec, anthropologue, explique : « Vilnius a sa couronne verte, des plantations qui entourent la ville et qui sont visibles de nombreux endroits dans la ville. Au début du XXᵉ siècle, on plantait encore des allées à Vilnius, ce qui a incité à se déplacer à pied dans la ville. » La ville a obtenu ce titre pour les efforts faits dans différents domaines, comme la qualité de l'air, l'adaptation de la ville au réchauffement climatique ou la diversité biologique. Jurga Mikutiene, responsable du projet de capitale verte, déclare : « Nous cherchons à préserver la faune et la flore à divers endroits et notre décision de ne pas tondre tous les espaces verts comme c'est habituel a été très remarquée. » Place aux piétons et aux cyclistes La municipalité a aussi réduit la largeur de certaines voies pour faire de la place aux piétons et aux vélos. Comment mieux se déplacer dans la ville est l'une des grandes préoccupations. « Il y a cinq ans, la ville a restreint le flux de voiture pouvant circuler dans le centre. Pour moi, cela a permis aux gens de comprendre que se rendre partout en voiture n'est pas forcément un mieux », affirme Silvestras Dikcius, formateur en développement durable. Plus d'une centaine de kilomètres de pistes cyclables relient désormais les différents quartiers de Vilnius, une ville très étendue. Les transports en commun sont de plus en plus écologiques. « Les trolleybus sont des bus reliés par des antennes à un réseau électrique. Maintenant, nous avons des véhicules qui rechargent leurs batteries en roulant connecté au réseau , énonce Jurga Mikutiene, la responsable du projet de capitale verte. Ils peuvent être autonomes pendant un certain temps et ainsi, il n'y a aucune émission de CO2. » Néanmoins, tout n'est pas rose pour l'anthropologue Jekaterina Lavrinec : « Les surfaces dures augmentent dans la ville. De plus en plus d'espaces verts disparaissent pour faire place à de nouveaux quartiers. C'est dû au modèle économique. Les prêts immobiliers sont bon marché et la demande est là. » Durant cette année où Vilnius sera la capitale verte de l' Europe , l'accent sera mis sur la communication et la sensibilisation à l'écologie. En 2030, Vilnius a l'ambition de devenir neutre du point de vue climatique. À lire aussi Lituanie: racheter des terres pour préserver les forêts primaires et la biodiversité…
R
Reportage international
En Azerbaïdjan, où a eu lieu la COP29 du 13 au 24 novembre 2024, les conséquences du changement climatique sont déjà évidentes. Le pays connait une crise d'approvisionnement en eau sans précédent, et la mer Caspienne, la plus grande étendue d'eau intérieure au monde, a baissé de trois mètres depuis 1995. Un drame pour les villages alentour, comme à Balikcilar, où 95% de la population vit de la pêche depuis des générations. De notre envoyée spéciale de retour de Balikcilar , Balikcilar, littéralement « le village des pêcheurs », a perdu toute sa raison d'exister. Ces dernières années, l'eau de la mer Caspienne a reculé. Les poissons, eux, ont migré. avec elle, les poissons ont migré. « Ça a tellement changé. Avant, l'eau montait jusqu'ici », constate un habitant de ce village d' Azerbaïdjan . Le village créé par l'Union soviétique dans les années 1930 pour accueillir les pécheurs azéris a, lui, été déserté. « Avant, il y avait plus de 200 familles qui vivaient ici. Désormais, il n'y en a plus que 56. Il n'y a plus de poissons, donc il n'y a plus rien à faire. Les jeunes partent tous dans les grandes villes, à Bakou, même en Russie et en Turquie », poursuit le même habitant. « Tout l'Azerbaïdjan connaissait notre village. Les pêcheurs de Balikcilar étaient célèbres. Et puis, entre pêcheurs, on s'entraidait comme des frères. Aujourd'hui, c'est différent. On galère tellement », complète un autre. « La mer Caspienne n'est pas épargnée » Dans le salon de thé, une baraque désormais entourée de marécages, de vieux pêcheurs se rappellent l'époque où les vagues frôlaient encore les fondations de leur maison. Désormais, le village est une étendue de sable gris où s'entassent les algues sèches, les détritus, les vieux filets de pêche. Velia Gaillard, 70 ans, nous montre sur son téléphone d'anciennes photos de sa barque remplie de poissons. Un vieux souvenir de 1992 : « Dans ce village, nous sommes tous nés pécheurs, notre chair est faite de poisson. Mon grand-père était pêcheur, mon père l'était également, et moi, je le suis devenu. Mais mon fils, non. Je ne le laisserai pas devenir pêcheur. C'est devenu le boulot le plus dur au monde. J'ai jeté ma dernière pierre à la mer, désormais, je suis réparateur. Je fais de la soudure. J'étais pécheur, c'était beau. Tout ça à cause de l'écologie. La mer Caspienne n'est pas épargnée. » À lire aussi COP29: les défenseurs du climat de plus en plus réprimés en Azerbaïdjan et dans le monde Risque de déséquilibre de l'écosystème À l'origine du phénomène, il y a la baisse des précipitations. Il y a aussi l'augmentation des températures. Et il y a surtout l'intensification des irrigations agricoles et des extractions d'eau dans la Volga et l'Oural, les deux fleuves qui alimentent la mer Caspienne. Bien que les cinq pays côtiers soient concernés, aucun accord au système de gouvernance n'a encore été mis en place. En Azerbaïdjan, le phénomène est déjà visible partout. Bakou, la capitale, est désormais entourée de terres grises et boueuses, au milieu desquelles sont creusés des puits pour extraire du pétrole . Avec ces derniers, l'eau de la Caspienne a été polluée. À terme, la mer connaît un risque d'eutrophisation, un processus qui peut entraîner une baisse de l'oxygène et asphyxier les poissons. « C'est Dieu qui l'a voulu ainsi. Qui sommes-nous pour y faire quelque chose ? », lâche un pêcheur. Près de la Caspienne, quand la mer se retire, restent les légendes, comme celle d'un esturgeon d'une demi-tonne pêchée au tournant des années 1990, que se répète, à Balikcilar comme ailleurs, tous les anciens. À lire aussi Mer Caspienne: les pays riverains signent un accord historique…
R
Reportage international
1 Syrie: le message d'ouverture d’Ahmed al-Charaa envers les minorités peut-il marquer un tournant? 2:10
À Damas, l’ouverture du nouveau chef syrien Ahmed al-Charaa envers les minorités suscite des réactions variées. Si certains estiment qu’il cherche à rassurer les États-Unis et la communauté internationale, d’autres voient dans cette démarche un message d’unité, rappelant que, par-delà les différences religieuses et culturelles, tous les Syriens partagent un même destin. Dès son arrivée au palais du peuple, situé au sommet du mont Qassioun à l’ouest de Damas, le président de la nouvelle administration syrienne, Ahmed al-Charaa, n’a cessé de recevoir des délégations officielles et non officielles, venant de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Il s’efforce d’envoyer des messages rassurants aux Syriens, affirmant que l’ère de la répression des libertés est révolue avec le départ de Bachar el-Assad . Ces messages semblent avoir atteint de nombreux Syriens, comme en témoigne un groupe rencontré dans le quartier de Mezzeh. Ils ont particulièrement apprécié qu’al-Charaa, malgré ses origines islamiques conservatrices, reçoive une délégation représentant les communautés chrétiennes de Syrie, en pleine période des célébrations de Noël et du nouvel an. Quelques réactions de Syriens interrogés dans les rues de Damas concernant cette politique d’ouverture des nouvelles autorités syriennes : « Nous, Syriens, sommes unis et nos confessions ne font qu’un. Peu importe la diversité de nos confessions, nous resterons un seul peuple. Sous la direction du leader Ahmad al-Charaa et du conseil dirigeant, nous espérons renforcer notre coopération pour reconstruire la Syrie ensemble », dit un homme. « J’ai le sentiment que le pays se dirige vers une phase de reconstruction, même si cela prendra du temps. Ces rencontres prouvent que notre nation sera exempte de toute discrimination », ajoute une femme. Une politique internationale qui séduit Sur le plan des relations internationales, les États-Unis , qui réclamaient autrefois la tête d’Ahmed al-Charaa, cherchent aujourd’hui à le courtiser et à le rencontrer. Cela reflète, selon les Syriens comme le jeune Obeid, sa capacité à construire de bonnes relations avec les nations, contrairement à l’ancien régime. « C’est le climat que souhaitent les États-Unis et l’Occident. L’image que présente al-Charaa est satisfaisante pour l’Occident, contrairement à l’ancien régime. al-Charaa est parfaitement conscient de ses objectifs dans ces démarches, visant à réconcilier la Syrie avec les différentes nations du monde ». Depuis la chute de Bachar al-Assad, al-Charaa a accueilli des dizaines de délégations issues de la plupart des pays arabes, de l’Union européenne et des voisins de la Syrie . Toutes ont exprimé leur volonté de soutenir économiquement le pays après ces rencontres.…
En Ukraine, depuis 2022, la France investit dans des projets de reconstruction, particulièrement dans la région de Tchernihiv. 50 millions d'euros ont déjà été fournis et un bureau d'Expertise France, l'agence publique française mettant en œuvre des projets de coopération internationale, vient d'ouvrir une filiale dans la ville même de Tchernihiv. De notre envoyée spéciale à Tchernihiv, Bien que la ville n'ait pas été occupée, elle a été fréquemment la cible des bombes russes. En plus de l'hôpital, d'infrastructures stratégiques et de l'université, les fonds débloqués par Paris ont servi à rénover le théâtre de la ville. La sonate de Franck résonne dans la salle rénovée, une mélodie française pour une soirée hors temps au cœur d'une ville ukrainienne éprouvée par la guerre. Ici même, le 19 août 2023, un missile russe s'abattait, tuant 7 personnes et en blessant plus de 150, en témoigne le plafond de l'entrée encore endommagé. Mais dans la salle, les rénovations financées par la France et l'Allemagne ont rendu possible un retour à la vie culturelle. Gaël Veyssière, l'ambassadeur de France en Ukraine, s'est rendu sur place : « Il y a une relation particulière entre la France et Tchernihiv, puisque les autorités ukrainiennes avaient demandé en juillet 2022, lors d'une grande réunion internationale à Lugano, que chaque État qui veut aider et accompagner l' Ukraine se porte plus spécifiquement volontaire pour une région en particulier . » C'est donc en matière de reconstruction que le partenariat français à Tchernihiv s'est établi. « En plus de tout ce qu'on fait par ailleurs dans le domaine de la santé, dans le domaine de l'éducation - construire des abris pour les écoles - en aide pour les hôpitaux, on a pensé que ça valait vraiment la peine de se mobiliser. Et grâce au soutien d'Expertise France et des programmes français, on a donc pu refaire le toit de ce théâtre, se réjouit l'ambassadeur . Et donc aujourd'hui, c'est le premier grand spectacle qui reprend dans ce théâtre, qui n'a jamais arrêté de fonctionner en fait, dans les petites parties qui étaient à l'abri. » À lire aussi À Kiev, des visites culturelles pour se réapproprier une identité ukrainienne Des artistes partis au front La guerre est présente partout. Au cœur du théâtre, le directeur Serhiy Moisienko mène la délégation française jusque dans les combles. Au détour de la visite, une galerie de portraits montre des artistes partis au front et ceux qui n'en sont pas revenus. « Ce sont ceux de nos artistes héros, ceux qui sont au front, ceux qui se battent. Celui-ci a eu 55 ans il y a une semaine... », confie Serhiy Moisienko. Malgré l'absence de dizaines d'artistes, les représentations ont eu lieu dans les sous-sols du théâtre le temps des réparations. Lors de cette visite française, dans la grande salle rénovée, seuls des artistes français seront joués. Pour Gaël Veyssière, cela montre une Ukraine résolument tournée vers l'Occident. « C'est une façon de résister, c'est une façon d'affirmer aussi qui on est, estime l'ambassadeur. C'est aussi une façon de s'affirmer dans un ensemble plus large. Et le choix d'aujourd'hui, c'est un choix français, avec les musiciens français, mais c'est aussi un choix européen. Et c'est ce que veulent les Ukrainiens, je crois, profondément . » Ce soir-là, le temps d'un concert, les Ukrainiens de Tchernihiv ont pu vivre une parenthèse culturelle aux couleurs de la France, sans alerte aérienne, comme un rappel d'une normalité précieuse et trop rare dans un pays toujours à la merci de son voisin russe.…
Ils étaient 60 000 à avoir quitté leurs maisons toutes proches de la frontière avec le Liban. Un peu plus d’un mois après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, les habitants du nord de l’État hébreu ne semblent pas vraiment prêts à revenir chez eux. C’est toujours la méfiance qui l’emporte avec la crainte d’une reprise des combats. De notre envoyé spécial à She'ar Yashuvet et Hurfeish, Dans l’extrême nord d' Israël , le moshav de She'ar Yashuv a des allures de village fantôme. C’est une petite communauté où vivaient 600 personnes avant la guerre, mais plus d’une sur deux a fui les combats. Au milieu des maisons aux volets fermés, Gidi Harari, lui, n’est jamais parti. Cet ancien colonel nous accueille chez lui, autour d’un café. « Là, c’est Kiryat Shmona, la grande ville du coin. Et nous sommes ici, à She'ar Yashuv , et à 2 km, c’est la frontière avec le Liban . On est vraiment dans la périphérie d’Israël », montre-t-il sur une carte . Ce moshav est toujours officiellement une zone évacuée, alors Gidi Harari prépare le futur retour des habitants. « Par exemple, je coordonne une équipe de bénévoles qui préparent les maisons des personnes âgées qui sont parties, ça veut dire s’occuper du jardin, repeindre, ranger, nettoyer... Tout ce qui n’a pas été fait depuis plus d’un an ! » À la question de savoir ce qui manque, il répond : « D'abord, il faudrait que les écoles rouvrent. Et puis il n’y a aucune activité économique, ce n’est pas très attirant, les magasins sont fermés, les usines aussi, les gens ont besoin de pouvoir reprendre leur travail pour rentrer et ce n’est pas le cas ! » D’après Gidi Harari, certains habitants ne reviendront même jamais. « La plupart des familles évacuées n’avaient jamais vécu ailleurs qu’ici. Dans les grandes villes, elles ont découvert qu’il y a de bonnes écoles, des bons médecins, que les salaires sont meilleurs. 15 % ne reviendront pas ! », juge-t-il. À écouter dans Grand reportage Liban : les civils pris au piège de l’offensive israélienne Beaucoup hésitent à revenir, une minorité revient Parmi ceux qui hésitent à revenir dans le nord d’Israël, il y a Ren Blum, une mère de famille : « Ce cessez-le-feu ne tiendra pas et je ne veux pas mettre mes enfants en danger, répond-elle via WhatsApp. Donc, pour l’instant, rentrer n’est pas à l’ordre du jour, personne n’a dit qu’on pouvait revenir. Et même si je suis très patriote, j’ai décidé de rester là, pour offrir un meilleur avenir à mes enfants. » Et puis, il y a ceux, une minorité, qui sont revenus, comme Raed Hamed, qui habite à 4 km de la frontière libanaise, dans le village druze d’Hurfeish. « Maintenant, c’est devenu calme. Calme... mais pas sûr ! D’accord, il n’y a plus le bruit des bombes, des roquettes, mais on ne sait pas ce qui peut se passer au Liban ou en Syrie, juste à côté d’ici. Il suffit d’une étincelle pour que ça reparte comme après le 7 octobre 2023. » Pour l’instant, le gouvernement israélien continue de subventionner les personnes déplacées en leur payant l’hôtel, mais cela s’arrêtera un jour. Nombreux sont ceux qui évoquent la date du 1ᵉʳ février prochain. À lire aussi Israël-Gaza: 7 octobre 2023, le jour où une nouvelle guerre a débuté…
À l’occasion du Jubilé 2025, proclamé par le pape François, des centaines de chantiers ont été lancés à Rome depuis deux ans, grâce à 4,3 milliards d’euros de financements. L’objectif est de restituer son prestige à la Ville éternelle et de la rendre plus durable. Mais les Romains sont exaspérés par les travaux qui perturbent leur vie quotidienne. En outre, ils redoutent l’arrivée de hordes de pèlerins. Environ 32 millions de fidèles sont attendus dans la capitale qui souffre déjà du surtourisme. De notre correspondante à Rome, La Ville éternelle, aussi chaotique que la scène du grand embouteillage dans le film « Roma » de Federico Fellini, sorti en 1972, c’est l’impression qui se dégage des deux côtés du Tibre. La directrice de la surintendance spéciale de Rome, Daniela Porro, rappelle que qui dit Jubilé, depuis le premier lancé en 1300 par le pape Boniface VIII, dit grands travaux : « La ville de Rome est aussi le reflet de toutes les opérations de rénovation et de modernisation réalisées à l’occasion des Années Saintes », affirme-t-elle. Mais sur les 205 chantiers prioritaires, seuls 64 sont achevés. Parmi ces derniers, la réfection de stations de métro ou encore la restauration de monuments. Antonella, avocate qui vit près du Panthéon, a un regard courroucé. « Aux difficultés de gestion des transports en commun s’ajoutent tant de travaux qui créent des désagréments. Et puis il y a des problèmes récurrents à Rome, comme la saleté, s'exaspère-t-elle . Tout un tas d’activités de restauration rapide ont été ouvertes, mais il n’existe aucun espace adapté à la consommation ». À lire aussi Italie: fermée pour des travaux, la fontaine de Trévi à Rome rouvre avec un accès limité Fuir Rome ou trouver des astuces pour slalomer entre les touristes Romain d’adoption, le Britannique James songe à prendre la poudre d’escampette. « Tout devient très compliqué. Même l’accès aux toilettes publiques… Vous comprenez ? Moi, je pense m’échapper à la campagne », rit-il. Pour Alessandra, vaillante octogénaire, sillonner à pied le cœur de Rome est un parcours du combattant. « J’ai accroché à ma canne une sonnette de vélo pour demander l’autorisation de passer, explique-t-elle , parce qu’il n’y a pas de place pour marcher. Il y a trop de touristes ! » Quant à Attilio, enseignant rencontré sur la piazza Navona, libérée des échafaudages, il déplore les rénovations tape-à-l’œil. « Tout a été concentré sur le maquillage du centre-ville. Je suis choqué par la fontaine des Quatre-Fleuves du Bernin, s'exclame-t-il . Elle est d’une blancheur immaculée ! Mais, à mes yeux, ces types de fontaines doivent avoir une patine pour préserver le sens de l’Histoire ». Les Romains sont donc loin de jubiler. D’autant que dans les zones touristiques, les prix montent en flèche. Celui du traditionnel « espresso » au bar atteint jusqu’à 4 euros contre 1,50 euro en moyenne. À lire aussi Italie: Rome, musée à ciel ouvert, souffre du tourisme de masse…
À l’extrême sud-ouest de l’archipel des Canaries, l’île d'El Hierro est certainement la plus étonnante. La plus petite avec ses 278 km², la moins peuplée avec ses 10 500 habitants, la plus isolée des sept îles. Et aussi la plus écologique. Depuis 2000, elle est classée réserve de la biosphère par l’Unesco. Depuis 2014, elle fait partie des géoparcs mondiaux, et, surtout, elle dispose d’une centrale hydro-éolienne, Gorona del Viento, qui lui assure en moyenne par an plus de la moitié de son électricité produite d’origine renouvelable. De notre envoyé spécial dans l'île du Hierro Dans un cratère volcanique, une réserve d’eau. 650 mètres plus bas, près de l’océan, une autre réserve d’eau, en face, deux conduits qui les relient. « Ici, nous avons une chute d’eau, avec un dépôt supérieur à 700 mètres et un dépôt inférieur à 50 mètres, ce qui veut dire que nous avons une chute hydraulique de 650 mètres pour générer de l’électricité avec les turbines », décrit l'ingénieur Félix Boda Juste à côté, une immense salle hébergeant 5 turbines, qui ensemble produisent 11,5 mégawatts. Juste derrière, cinq éoliennes gigantesques, qui à plein rendement produisent aussi 11,5 mégawatts. L’originalité de cette centrale, Gorona del Viento, c’est précisément la combinaison de ces deux sources d’énergie renouvelable. Felix Boda en explique le fonctionnement et la philosophie : « Le cœur du mécanisme, c'est le système éolien. Avec les aérogénérateurs, on alimente l’île et le système de pompage. Et ensuite, nous avons le système hydroélectrique. Il fonctionne lorsqu’il n’y a plus de vent. Quand c'est le cas, on fait tomber l’eau stockée et cela permet de produire l'électricité que le vent ne peut plus générer. Les deux systèmes se complètent et s’appuient pour générer une énergie stable ». C’est cette centrale qui permet à l’île d'El Hierro de se diriger vers l’auto-suffisance énergétique. Tout, bien sûr, repose sur la force du vent. S’il est très puissant, alors l’île consomme 100% d’énergie renouvelable. Lorsqu’il n’y a pas assez de vent, l’hydroélectrique supplée, et lorsque ses piles sont déchargées, une centrale thermique juste à côté prend la relève. Candelaria Sanchez est l’une des responsables de Gorona de Viento, une entreprise à la fois publique et privée. Elle explique l'objectif de cette centrale : « Oui, notre idée est d’aller vers la décarbonation complète de l’île pour la partie électrique. On n'arrête pas de faire des améliorations dans les installations pour que la part du renouvelable soit de plus en plus importante et on espère bientôt être totalement renouvelable 355 jours par an ». Candelaria se réfère à un projet ambitieux photovoltaïque, dans une autre partie de l’île qui permettrait à El Hierro une autosuffisance supérieure à 80%. Une ambition qui s’accompagne du fait que déjà l’île a fait des choix écologiques. Pas de grands hôtels, pas de grand aéroport, un tourisme soutenable. Des scientifiques sont venus de Corée du Sud, d'Hawaï, de Scandinavie pour étudier ce modèle unique. Les autorités de l’île savent qu’elles sont sur le bon chemin. Leur obsession est de poursuivre l’effort et de parvenir à être la première île qui fonctionnerait uniquement à l’énergie renouvelable. À lire aussi Les îles Canaries face au défi de la transition énergétique…
R
Reportage international
1 Le saké, intégré au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, rêve de lendemains meilleurs 2:41
Au Japon, les réveillons sont particulièrement festifs et arrosés en cette année 2024 grâce à l'Unesco, qui vient d'intégrer le processus traditionnel de fabrication du saké, l'alcool de riz, à sa liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Cette décision consacre une tradition qui remonte à l'ère impériale Muromachi – entre le XIVe et le XVIe siècle – et s'est transmise de générations en générations. Cette reconnaissance internationale est une bouée d'oxygène pour un secteur qui peine. Dans un pays où plus de 40% des moins de 30 ans ne boivent jamais d'alcool ou très rarement, on ne compte plus désormais que 700 petits producteurs de saké, cinq fois moins que dans les années 60. « Kanpaîîî !! » (« Santé !! » en japonais). Dans les bars à saké du centre-ville de Tokyo, la décision de l'Unesco d'intégrer le saké au patrimoine culturel immatériel de l'humanité met tout le monde en joie : « Cette consécration internationale est une si belle reconnaissance pour nos petits producteurs. Ça va les motiver comme jamais », souligne cet homme. « Le monde entier va découvrir nos si bons produits du terroir. C'est vraiment super », avance une Japonaise. « Je viens de Kôchi, une région réputée pour son saké. Cela me ferait trop plaisir s'il avait aussi du succès à l'étranger. Moi, en tout cas, pour sûr, je ne compte pas m'en priver », lâche-t-elle. « Moi, je suis originaire d'Okinawa, l'archipel tropical situé à 2 000 kilomètres d'ici. Quand j'ai le mal du pays, il suffit d'une coupe de notre saké local, l'awamori, pour avoir l'impression d'être de retour là-bas », confie une monsieur originaire de cette île au climat tropical. « Il n'y a pas un saké, en fait, il y en a des dizaines. Chacun a sa particularité et un goût singulier en fonction de la région dont il provient et du type de riz utilisé. Cette diversité est absolument passionnante », précise cette femme. Le saké tarde à conquérir les jeunes Japonais Shuso Imada dirige l'association regroupant les producteurs de saké. Il se frotte les mains : « En 2013, la tradition culinaire nippone a été inscrite dans la liste du patrimoine immatériel de l'humanité. Cette consécration a eu un effet spectaculaire. Aujourd'hui, à l'étranger, on dénombre trois fois plus de restaurants japonais qu'il y a dix ans, et depuis, les exportations de saké ont quadruplé. On peut donc vraiment dire que, tout comme notre patrimoine gastronomique, cette boisson a conquis le monde entier. Et ce nouveau coup de pouce de l'Unesco va sans doute encore accélérer cette tendance . » Pour autant, malgré ce succès à l'international, l'industrie du saké va mal : « Les Japonais en consomment quatre fois moins qu'il y a 50 ans, notamment parce que nos jeunes ne s'intéressent plus au saké. Pour eux, c'est un produit suranné, destiné surtout aux personnes âgées. Et puis, ce qu'ils adorent, ce sont les boissons légèrement alcoolisées. Or, le saké est assez fort , précise Shuso Imada. Malgré cette belle initiative de l'Unesco, l'avenir s'annonce assez sombre. Pour changer les choses, en fait, il faudrait un sursaut civique des Japonais eux-mêmes : une immense vague de fierté envers leur alcool national, qui est devenu si populaire à l'étranger. » Les professionnels du secteur demandent au gouvernement de mener des campagnes de promotion du saké, mais les autorités marchent sur des œufs. Il y a deux ans, affolé par la chute des recettes fiscales provenant des ventes d'alcool, le ministère des Finances avait lancé « Saké Viva » , une campagne tonitruante qui avait tourné court, en raison d'un tollé d'anthologie de la part des addictologues notamment, car elle incitait les jeunes à s'enivrer davantage. À lire aussi Unesco: le «Nouvel an chinois» inscrit sur la liste du patrimoine culturel de l'humanité…
Добро пожаловать в Player FM!
Player FM сканирует Интернет в поисках высококачественных подкастов, чтобы вы могли наслаждаться ими прямо сейчас. Это лучшее приложение для подкастов, которое работает на Android, iPhone и веб-странице. Зарегистрируйтесь, чтобы синхронизировать подписки на разных устройствах.