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Adrien Joveneau est la voix des Belges du bout du monde

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Adrien Joveneau est la voix des Belges du bout du monde

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Êtes-vous prêt à découvrir une aventure radiophonique inédite ?
Dans cet épisode du podcast « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous emmène à Bruxelles pour une rencontre fascinante avec Adrien Joveneau. Mais qui est Adrien, et pourquoi son parcours est-il si inspirant ? Gauthier nous invite à explorer cette question en nous faisant découvrir un homme qui, tout comme lui, s’est donné pour mission de mettre en lumière les histoires des expatriés à travers le monde. Cette rencontre promet d’être riche en anecdotes et en découvertes, alors préparez-vous à être transporté aux quatre coins du globe sans quitter votre siège.

Adrien Joveneau est une figure emblématique de la radio belge, avec près de 40 ans de carrière à la RTBF. Il anime l’émission « Les Belges du bout du monde« , diffusée à la fois à la radio et à la télévision. Originaire de la région wallonne de Belgique, Adrien a commencé sa carrière dans les années 70, en pleine effervescence des radios libres. Son parcours est marqué par une passion indéfectible pour la radio, un média qu’il considère comme plus chaleureux et spontané que la télévision. Adrien est connu pour ses émissions réalisées à l’extérieur, loin des studios, et pour sa capacité à créer des liens entre les Belges expatriés et ceux restés au pays.

Dans cet épisode, Gauthier et Adrien partagent leurs expériences et leurs réflexions sur la diaspora francophone à travers le monde. Ils discutent des similitudes entre leurs émissions respectives, qui mettent en avant les histoires inspirantes des expatriés français et belges. Adrien raconte comment il a transformé une simple idée en une émission à succès, reliant les Belges du monde entier grâce à des technologies modernes comme WhatsApp. Ensemble, ils soulignent l’importance de ces communautés expatriées, qui agissent comme des ambassadeurs culturels de leurs pays d’origine. Cet échange convivial et enrichissant nous rappelle que, où que nous soyons, nous portons toujours un peu de notre pays avec nous.

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https://www.rtbf.be/emission/les-belges-du-bout-du-monde

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Podcast n°2371 (Décembre 2024) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Chapitrage de l’épisode :
00:00:01-Introduction et présentation 00:00:22-Interview d’Adrien Joveneau
00:01:93-Présentation des émissions « Les Belges du bout du monde »
00:02:136-Expériences de voyages pour l’émission
00:04:233-Débuts modestes et passion pour la radio libre
00:04:288-Transition vers la RTBF
00:06:391-Innovation en direct avec RTT BelgaCom
00:07:477-Évolution des outils de communication
00:08:547-Importance de la diaspora belge et française
00:08:524-Expatriation et amour du pays natal
00:10:657-Équilibre entre vie locale et aventures internationales
00:12:731-Média préféré : la radio
00:12:803-Invitation réciproque et conclusion
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Transcription de l’épisode :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Adrien Jauvenot. On part à Bruxelles. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Si je vous disais qu’on allait interviewer un monsieur qui interview des expats dans le monde, vous allez me dire mais que fait-il ce Gauthier ? Il va s’auto interviewer ? Ben non, j’ai un homologue. Il s’avère qu’à quelques kilomètres de nos studios, nous sommes basés à Lille dans le nord de la France. Nous voilà en Belgique et en Belgique, j’ai un homologue.
Je l’ai découvert récemment et pourtant, j’aurais pu le savoir bien avant puisque Adrien, depuis presque 40 ans, sévit sur la RTBF. Bonjour Adrien. Bonjour Gauthier, cousin du goût du monde. C’est ça, nous voilà vraiment cousins. C’est vrai qu’on fait finalement le même métier, toi et moi.
Oui, avec ces belles histoires qui sont inspirants, qui nous font rêver. On interview, vous et moi, des expats qui nous épatent. Voilà, je crois que c’est vraiment ça qu’on fait. Et ça nous donne envie de les découvrir, de découvrir le monde, ces différences qui nous enrichissent. C’est une aventure sans cesse renouvelée.
Vous disiez, il y a 40 ans, moi, j’ai l’impression d’avoir commencé avant hier. En attendant, les dates sont là. On va faire un petit tour dans ton parcours. Tu vas voir que… Si, il y a presque 40 ans déjà.
Ça s’appelle les Belges du bout du monde. Je suis certain que des centaines, des milliers, des dizaines de milliers de personnes connaissent ce rendez-vous. C’est tous les dimanches matin sur La Première, la version radio de la RTBF. La RTBF étant l’espèce de groupe Radio France pour nous en France. Et puis tu es à la télé également tous les dimanches à 13h30.
Même nom d’émission, les Belges du bout du monde. D’ailleurs au moment où on se parle tu te prépares pour partir en Suède parce que t’es souvent sur les routes quand même. Oui, on fait un grand voyage par mois pour l’émission télé, justement. Et là, on prépare l’émission de fin d’année qui sera diffusée le dimanche 29 décembre. Et on cherchait quelque chose d’un peu particulier.
On s’est dit la Laponie, pourquoi pas? Ça va être bien. Il y a des Belges là aussi qui font des choses étonnantes, qui ont des élevages de chiens de traîneau, par exemple. Et je crois que ça va faire rêver pour diffuser pendant les fêtes. Et effectivement, l’émission existe en radio.
Là, c’est 52 numéros par an et puis en télé. C’est dix numéros par an, on tombe plus ou moins à un numéro par mois. Alors du coup, l’avantage avec la télé, c’est qu’il faut faire des images, donc t’es obligé d’aller au bout du monde. Quel sacrifice ! C’est dur, oh la la, quel malheur !
Quel dur d’abord, oui. Alors on va revenir à tourner. Tu es originaire de cette région wallonne de Belgique. Tu vas commencer à faire de la radio libre parce que dans ces années-là, on est en pleine effervescence des radios. Tu te souviens de cette période ?
Tu savais que tu allais être animateur radio ? En fait, au départ, c’est une longue histoire. Je voulais être vétérinaire. Et puis 1977, comme on dit en belge, la mort de Jacques Prévert. On fait un spectacle à l’école.
J’ai préparé le bac et je dis à mes parents, je flash sur Prévert, je flash sur la scène. Je leur dis, je ne veux plus être vétérinaire, je vais être comédien. Ils me disent, oh, pas de ça, mon garçon. On trouve un compromis à la Belge et une école de communication sociale à tourner. L’IEX, juste après Saint-Luc, c’est à 7-8 kilomètres de la frontière française.
On est vraiment presque, on est ch’tis, nous aussi. Et je plonge là-dedans, fin des années 70, c’est l’effervescence, le boom des radios libres. Et à partir du moment où je vois ce nouvel outil, on crée une radio libre avec les copains de l’école. Et je dis voilà, c’est ça que je veux faire. faire que ça.
On va acheter un émetteur en cachette en Italie. On le plante dans un grenier sur la grande place de tournée. On fait un petit studio qu’on capitule avec des cartons d’oeufs partout sur les murs. Et puis, c’est parti pour la grande aventure. Et à l’époque, je payais pour faire ce job parce qu’on était étudiants.
On avait chacun une cote par pour faire tourner la radio. Et aujourd’hui, on me paye pour le faire. C’est du bonheur. C’est un rêve éveillé. C’est vrai que beaucoup de parents préfèrent que des études de comptabilité soient engagées plutôt que des métiers artistiques.
D’ailleurs, au passage, je vais embrasser mes parents qui m’écoutent et qui m’ont toujours motivé dans ce métier un peu de saltimbanque d’être derrière un micro. C’est vrai que c’est rare qu’on soit vraiment poussé à pouvoir exercer ce genre de passion. En tout cas, cette passion, elle va te mener de radio en radio jusqu’à la RTBF. C’est le Graal quand on est Belge et qu’on est animateur. Oui, à l’époque, j’avais envoyé des cassettes, vraiment les vieilles cassettes.
Ça ne va pas nous rajeunir, Adrien. Toutes les radios possibles francophones. La RTBF m’a répondu pour faire des remplacements la nuit, puis animer une émission de jazz, puis une émission d’accordéon, puis une émission. J’ai tout fait. J’étais vraiment le mercenaire.
Il m’arrivait de faire le petit matin à Charleroi, la nuit à Bruxelles et d’enchaîner avec l’après-midi à Liège. Je faisais tout. Et à un moment donné, ils se sont dit ce gars, il était mort. On va un jour lui donner un vrai contrat. Et ça, c’est passé à Noël, justement, Noël 1985.
On m’a proposé de reprendre le petit matin sur l’antenne de Namur, un décrochage matinale. J’ai fait le 6-9 pendant des années et des années. Et voilà, là, c’était le Graal. Comme tu dis, je pouvais vivre vraiment de mon métier et de ma passion. Ça me fait rire parce que je travaillais dans une radio associative et un jour, le responsable de l’assaut m’a dit T’es trop souvent là, on va te payer.
On va te salarier de la soupe parce que t’es trop souvent là. Donc c’est des petits points communs entre nos cursus. Un jour la RTBF te dit, écoute Adrien, est-ce que t’as pas envie de prendre un créneau le dimanche matin ? Toi tu te dis d’accord mais il y a des conditions. Et là, le début de la grande histoire.
Ouais, c’est ça, je retrouve mon instinct radiolibre, sortir des sentiers battus, faire des trucs un peu… Et je dis OK, mais alors je ne fais pas l’émission en studio, je fais l’émission à l’extérieur, où il y a de la ville dimanche matin. Alors je vais dans une boulangerie, je vais dans une ferme, etc. Enfin, dans des endroits complètement inimaginables, sur un camion poubelle, enfin partout où il y a de la ville de grand matin. Et j’ai un partenaire qui paye cette émission-là, qui est RTT, l’équivalent de France Télécom, qui me paye les lignes, les lignes radio pour faire ça.
Et un jour, RTT, BelgaCom, me dit, Adrien, c’est beau tout ça, tu vas partout, mais on est quand même, c’est nous qui finançons ton émission, tu pourras une fois venir chez nous. J’arrive chez eux un petit matin, en direct, et il ne se passe rien de rien. Il y a juste des grosses antennes paraboliques. On est dans les années 80 pour relier les appels internationaux, mais rien. Je me dis, mais qu’est ce que je vais faire de ces trois heures de direct ?
Il me vient une idée, je me dis, hop là, le gars sur place, le gars de service m’a dit, ici, on peut téléphoner partout où on veut, c’est gratuit. Je lance simplement sur antenne l’idée, je dis, si vous avez un cousin en Amérique, un oncle au Brésil, appelez moi et au frais de la princesse, je vous mettrai en contact avec eux. À l’époque… Je recevais des appels sur un téléphone. Avec l’autre téléphone, je composais le numéro du Belge qui était à l’étranger.
Je croisais les deux téléphones et les gens pouvaient se parler gratuitement. Il n’y avait pas WhatsApp. Ça coûtait très cher à l’époque. La minute de téléphone, c’était un bras. Exactement, ça a tellement bien marché qu’on s’est dit on va recommencer la semaine prochaine et puis on a de fil en aiguille, ça fait 38, 39 ans que ça dure et qu’on continue.
En fil de l’émission, c’est un peu affiné. On n’a plus des vieux téléphones, on fait des directs avec WhatsApp. Voilà, on a évolué au fil du temps. On met aussi en avant les personnes de l’étranger qui vivent en Belgique. À Bruxelles, il y a des personnes de 180 nationalités différentes.
Et quand j’appelle, par exemple, un Belge au Mozambique, j’ai en studio un gars qui vient du Mozambique et qui habite Bruxelles. Et on les fait dialoguer entre eux. Ça fait un double regard sur tous les pays qu’on appelle. Alors, pour le coup, on a ce point commun. La même chose, c’est d’aller à la rencontre de francophones qui sont dans le monde entier.
C’est très étonnant, cette diaspora belge et française présente aux quatre coins du monde. C’est un peu une population dont on s’occupe jamais dans les pays. Je suppose qu’en Belgique, ça doit être comme chez nous en France. On parle jamais de ces expats. Oui, et pourtant, ils sont très nombreux.
Nous, en Belgique, le pays est tout petit. 11 millions d’habitants. Il y a 600 000 Belges qui vivent à l’étranger. Tu vas me dire, Gauthier, le pays est tellement petit que vous en êtes très vite sorti. C’est vrai, mais on a un grand taux d’expatriation.
Et alors, le point commun qu’il y a entre tous les Belges du bout du monde et je parie que c’est la même chose avec les Français dans le monde, c’est que Plus ils sont loin, plus ils aiment leur pays natal. Clairement. Souvent, le Belge, il est bougant quand il est chez nous, il dit il ne fait pas beau, on a trop d’impôts. Alors que quand le Belge est à l’étranger, il dit wow, la Belgique, quel pays de cocagne, quel pays fabuleux. Ils sont tous amoureux de leur pays natal.
Je fais exactement le même constat que toi et c’est d’ailleurs pour ça aussi qu’avec la radio des français dans le monde on essaye de promouvoir cette diaspora parce qu’elle fait vivre la culture, tout un état d’esprit français aux quatre coins de la planète et pour le coup français et belge on peut dire qu’on est très très proche. Ça fait une belle population vers qui tu te diriges, des gens que tu interviews, je suppose, j’ai un peu la réponse, mais que t’as dû avoir plein de belles rencontres, plein de belles histoires qui t’ont éclaté au visage. Ah oui, vraiment des trucs incroyables, des accueils fabuleux, des avions détournés où on se retrouve dans un pays où on n’était pas du tout censé aller et où on est accueilli par la télé locale. Le matériel étant resté en rade au Sénégal, je me retrouve au Togo. La télé du Togo me prête gratos son matériel pour faire des reportages, des trucs incroyable qu’on n’aurait pas imaginé.
Chaque fois à l’aventure, on part et on ne sait jamais ce qui va arriver, mais il y a toujours un happy end. En fait, c’est ça qui est magnifique. Et puis, tous ces Belges, mais j’imagine que c’est la même chose avec les Français, sont un peu des ambassadeurs de nos pays à l’étranger. Ils ont tous recréé sur place des petits restos belges, des petites ambassades, des instituts avec la culture, la musique, etc. C’est super, c’est vraiment très drôle, très sympa.
Et avec des centaines d’interviews aux quatre coins de la planète, tu es quand même à Bruxelles au moment où on se parle. Ça ne t’a pas donné envie de t’installer ailleurs ? Ah non, parce qu’ici, j’ai le beurre et l’argent du beurre. J’ai le pays de cocaïne, la Belgique, que j’adore, ma famille, mes enfants, mes petits-enfants, ma vie, quoi. Et en même temps, ma dose d’expatriation, d’adrénaline, chaque mois avec l’aventure.
Tandis que si j’étais au bout du monde, je voyagerais beaucoup moins, je serais juste au bout du monde et je n’aurais, entre guillemets, que ça. Ce serait bien. Mais pour l’instant, je m’éclate comme ça avec les deux facettes. La joie de vivre dans un pays que j’adore, la Belgique, dans lequel je fais d’autres émissions sur le vélo, le snow-tourisme, parce que je trouve vraiment qu’on habite des pays magnifiques. Et puis l’aventure au bout du monde.
C’est vraiment un programme ultra complet dans lequel je me sens bien. La seule différence qu’il y a entre toi et moi, c’est que toi, tu passes à la télé. Ça fait que tu peux aller acheter un pain dans une boulangerie en étant tranquille ou assez vite, on t’arrête. Alors, je vais te faire une confidence. Généralement, je passe relativement inaperçu, sauf quand j’ouvre la voie, quand mon tour revient à la boulangerie et que je parle, les gens font le lien.
Et ils me disent où on va dimanche, c’est dans quel pays, etc. Donc, c’est assez amusant. Mais le visage, voilà, il ne prête pas finalement trop attention, mais le visage plus la voix, d’où l’importance de la radio. La voix fait tout de suite que les gens se souviennent et se disent Ah, mais vous êtes le gars de… C’est assez comique, c’est amusant.
J’ai une petite idée de la réponse, mais si tu ne devais garder qu’un média, radio ou télé? La radio est tellement plus chaude, c’est chaleureux, c’est spontané, c’est naturel. Donc évidemment, c’est là que j’ai grandi, je suis un enfant de la radio. La télé, c’est ma petite aventure sur le côté, mais je suis surtout un gars de radio. Je me doutais.
Adrien, ça s’appelle Les Belges du bout du monde, je suis très content d’avoir pu te donner de l’antenne sur notre radio, j’adore ça, je trouve que c’est une belle rencontre parce qu’on a eu à peu près la même idée, moi un peu plus tard que toi, mais on a les mêmes constats et finalement je pense que ça fait une magnifique richesse que l’on met en avant au quotidien.
Je te renvoie l’appareil parce que tu m’as reçu dans la radio des français dans le monde, moi j’aimerais t’accueillir dans les belges du bout du monde. Donc quand tu passes la frontière, quand tu viens t’amuser à Bruxelles, tu débarres dans notre studio et tu viens nous raconter aussi un peu tes aventures sur notre radio, la RTBF. Je vais te dire un secret Adrien, j’ai toujours rêvé de pousser les portes de la RTBF. Quand j’avais 20 ans, je me suis retrouvé chez Europe 1. Je me souviens, je crois que ce sera le même frisson qui va me traverser.
Les passionnés de radio, ils ont des drôles de toc quand même. Merci beaucoup pour l’invitation. Au plaisir de te retrouver à bientôt. À bientôt, bye bye.
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Adrien Joveneau est la voix des Belges du bout du monde

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Êtes-vous prêt à découvrir une aventure radiophonique inédite ?
Dans cet épisode du podcast « 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde », Gauthier Seys nous emmène à Bruxelles pour une rencontre fascinante avec Adrien Joveneau. Mais qui est Adrien, et pourquoi son parcours est-il si inspirant ? Gauthier nous invite à explorer cette question en nous faisant découvrir un homme qui, tout comme lui, s’est donné pour mission de mettre en lumière les histoires des expatriés à travers le monde. Cette rencontre promet d’être riche en anecdotes et en découvertes, alors préparez-vous à être transporté aux quatre coins du globe sans quitter votre siège.

Adrien Joveneau est une figure emblématique de la radio belge, avec près de 40 ans de carrière à la RTBF. Il anime l’émission « Les Belges du bout du monde« , diffusée à la fois à la radio et à la télévision. Originaire de la région wallonne de Belgique, Adrien a commencé sa carrière dans les années 70, en pleine effervescence des radios libres. Son parcours est marqué par une passion indéfectible pour la radio, un média qu’il considère comme plus chaleureux et spontané que la télévision. Adrien est connu pour ses émissions réalisées à l’extérieur, loin des studios, et pour sa capacité à créer des liens entre les Belges expatriés et ceux restés au pays.

Dans cet épisode, Gauthier et Adrien partagent leurs expériences et leurs réflexions sur la diaspora francophone à travers le monde. Ils discutent des similitudes entre leurs émissions respectives, qui mettent en avant les histoires inspirantes des expatriés français et belges. Adrien raconte comment il a transformé une simple idée en une émission à succès, reliant les Belges du monde entier grâce à des technologies modernes comme WhatsApp. Ensemble, ils soulignent l’importance de ces communautés expatriées, qui agissent comme des ambassadeurs culturels de leurs pays d’origine. Cet échange convivial et enrichissant nous rappelle que, où que nous soyons, nous portons toujours un peu de notre pays avec nous.

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Chapitrage de l’épisode :
00:00:01-Introduction et présentation 00:00:22-Interview d’Adrien Joveneau
00:01:93-Présentation des émissions « Les Belges du bout du monde »
00:02:136-Expériences de voyages pour l’émission
00:04:233-Débuts modestes et passion pour la radio libre
00:04:288-Transition vers la RTBF
00:06:391-Innovation en direct avec RTT BelgaCom
00:07:477-Évolution des outils de communication
00:08:547-Importance de la diaspora belge et française
00:08:524-Expatriation et amour du pays natal
00:10:657-Équilibre entre vie locale et aventures internationales
00:12:731-Média préféré : la radio
00:12:803-Invitation réciproque et conclusion
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Transcription de l’épisode :

Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Adrien Jauvenot. On part à Bruxelles. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.
Si je vous disais qu’on allait interviewer un monsieur qui interview des expats dans le monde, vous allez me dire mais que fait-il ce Gauthier ? Il va s’auto interviewer ? Ben non, j’ai un homologue. Il s’avère qu’à quelques kilomètres de nos studios, nous sommes basés à Lille dans le nord de la France. Nous voilà en Belgique et en Belgique, j’ai un homologue.
Je l’ai découvert récemment et pourtant, j’aurais pu le savoir bien avant puisque Adrien, depuis presque 40 ans, sévit sur la RTBF. Bonjour Adrien. Bonjour Gauthier, cousin du goût du monde. C’est ça, nous voilà vraiment cousins. C’est vrai qu’on fait finalement le même métier, toi et moi.
Oui, avec ces belles histoires qui sont inspirants, qui nous font rêver. On interview, vous et moi, des expats qui nous épatent. Voilà, je crois que c’est vraiment ça qu’on fait. Et ça nous donne envie de les découvrir, de découvrir le monde, ces différences qui nous enrichissent. C’est une aventure sans cesse renouvelée.
Vous disiez, il y a 40 ans, moi, j’ai l’impression d’avoir commencé avant hier. En attendant, les dates sont là. On va faire un petit tour dans ton parcours. Tu vas voir que… Si, il y a presque 40 ans déjà.
Ça s’appelle les Belges du bout du monde. Je suis certain que des centaines, des milliers, des dizaines de milliers de personnes connaissent ce rendez-vous. C’est tous les dimanches matin sur La Première, la version radio de la RTBF. La RTBF étant l’espèce de groupe Radio France pour nous en France. Et puis tu es à la télé également tous les dimanches à 13h30.
Même nom d’émission, les Belges du bout du monde. D’ailleurs au moment où on se parle tu te prépares pour partir en Suède parce que t’es souvent sur les routes quand même. Oui, on fait un grand voyage par mois pour l’émission télé, justement. Et là, on prépare l’émission de fin d’année qui sera diffusée le dimanche 29 décembre. Et on cherchait quelque chose d’un peu particulier.
On s’est dit la Laponie, pourquoi pas? Ça va être bien. Il y a des Belges là aussi qui font des choses étonnantes, qui ont des élevages de chiens de traîneau, par exemple. Et je crois que ça va faire rêver pour diffuser pendant les fêtes. Et effectivement, l’émission existe en radio.
Là, c’est 52 numéros par an et puis en télé. C’est dix numéros par an, on tombe plus ou moins à un numéro par mois. Alors du coup, l’avantage avec la télé, c’est qu’il faut faire des images, donc t’es obligé d’aller au bout du monde. Quel sacrifice ! C’est dur, oh la la, quel malheur !
Quel dur d’abord, oui. Alors on va revenir à tourner. Tu es originaire de cette région wallonne de Belgique. Tu vas commencer à faire de la radio libre parce que dans ces années-là, on est en pleine effervescence des radios. Tu te souviens de cette période ?
Tu savais que tu allais être animateur radio ? En fait, au départ, c’est une longue histoire. Je voulais être vétérinaire. Et puis 1977, comme on dit en belge, la mort de Jacques Prévert. On fait un spectacle à l’école.
J’ai préparé le bac et je dis à mes parents, je flash sur Prévert, je flash sur la scène. Je leur dis, je ne veux plus être vétérinaire, je vais être comédien. Ils me disent, oh, pas de ça, mon garçon. On trouve un compromis à la Belge et une école de communication sociale à tourner. L’IEX, juste après Saint-Luc, c’est à 7-8 kilomètres de la frontière française.
On est vraiment presque, on est ch’tis, nous aussi. Et je plonge là-dedans, fin des années 70, c’est l’effervescence, le boom des radios libres. Et à partir du moment où je vois ce nouvel outil, on crée une radio libre avec les copains de l’école. Et je dis voilà, c’est ça que je veux faire. faire que ça.
On va acheter un émetteur en cachette en Italie. On le plante dans un grenier sur la grande place de tournée. On fait un petit studio qu’on capitule avec des cartons d’oeufs partout sur les murs. Et puis, c’est parti pour la grande aventure. Et à l’époque, je payais pour faire ce job parce qu’on était étudiants.
On avait chacun une cote par pour faire tourner la radio. Et aujourd’hui, on me paye pour le faire. C’est du bonheur. C’est un rêve éveillé. C’est vrai que beaucoup de parents préfèrent que des études de comptabilité soient engagées plutôt que des métiers artistiques.
D’ailleurs, au passage, je vais embrasser mes parents qui m’écoutent et qui m’ont toujours motivé dans ce métier un peu de saltimbanque d’être derrière un micro. C’est vrai que c’est rare qu’on soit vraiment poussé à pouvoir exercer ce genre de passion. En tout cas, cette passion, elle va te mener de radio en radio jusqu’à la RTBF. C’est le Graal quand on est Belge et qu’on est animateur. Oui, à l’époque, j’avais envoyé des cassettes, vraiment les vieilles cassettes.
Ça ne va pas nous rajeunir, Adrien. Toutes les radios possibles francophones. La RTBF m’a répondu pour faire des remplacements la nuit, puis animer une émission de jazz, puis une émission d’accordéon, puis une émission. J’ai tout fait. J’étais vraiment le mercenaire.
Il m’arrivait de faire le petit matin à Charleroi, la nuit à Bruxelles et d’enchaîner avec l’après-midi à Liège. Je faisais tout. Et à un moment donné, ils se sont dit ce gars, il était mort. On va un jour lui donner un vrai contrat. Et ça, c’est passé à Noël, justement, Noël 1985.
On m’a proposé de reprendre le petit matin sur l’antenne de Namur, un décrochage matinale. J’ai fait le 6-9 pendant des années et des années. Et voilà, là, c’était le Graal. Comme tu dis, je pouvais vivre vraiment de mon métier et de ma passion. Ça me fait rire parce que je travaillais dans une radio associative et un jour, le responsable de l’assaut m’a dit T’es trop souvent là, on va te payer.
On va te salarier de la soupe parce que t’es trop souvent là. Donc c’est des petits points communs entre nos cursus. Un jour la RTBF te dit, écoute Adrien, est-ce que t’as pas envie de prendre un créneau le dimanche matin ? Toi tu te dis d’accord mais il y a des conditions. Et là, le début de la grande histoire.
Ouais, c’est ça, je retrouve mon instinct radiolibre, sortir des sentiers battus, faire des trucs un peu… Et je dis OK, mais alors je ne fais pas l’émission en studio, je fais l’émission à l’extérieur, où il y a de la ville dimanche matin. Alors je vais dans une boulangerie, je vais dans une ferme, etc. Enfin, dans des endroits complètement inimaginables, sur un camion poubelle, enfin partout où il y a de la ville de grand matin. Et j’ai un partenaire qui paye cette émission-là, qui est RTT, l’équivalent de France Télécom, qui me paye les lignes, les lignes radio pour faire ça.
Et un jour, RTT, BelgaCom, me dit, Adrien, c’est beau tout ça, tu vas partout, mais on est quand même, c’est nous qui finançons ton émission, tu pourras une fois venir chez nous. J’arrive chez eux un petit matin, en direct, et il ne se passe rien de rien. Il y a juste des grosses antennes paraboliques. On est dans les années 80 pour relier les appels internationaux, mais rien. Je me dis, mais qu’est ce que je vais faire de ces trois heures de direct ?
Il me vient une idée, je me dis, hop là, le gars sur place, le gars de service m’a dit, ici, on peut téléphoner partout où on veut, c’est gratuit. Je lance simplement sur antenne l’idée, je dis, si vous avez un cousin en Amérique, un oncle au Brésil, appelez moi et au frais de la princesse, je vous mettrai en contact avec eux. À l’époque… Je recevais des appels sur un téléphone. Avec l’autre téléphone, je composais le numéro du Belge qui était à l’étranger.
Je croisais les deux téléphones et les gens pouvaient se parler gratuitement. Il n’y avait pas WhatsApp. Ça coûtait très cher à l’époque. La minute de téléphone, c’était un bras. Exactement, ça a tellement bien marché qu’on s’est dit on va recommencer la semaine prochaine et puis on a de fil en aiguille, ça fait 38, 39 ans que ça dure et qu’on continue.
En fil de l’émission, c’est un peu affiné. On n’a plus des vieux téléphones, on fait des directs avec WhatsApp. Voilà, on a évolué au fil du temps. On met aussi en avant les personnes de l’étranger qui vivent en Belgique. À Bruxelles, il y a des personnes de 180 nationalités différentes.
Et quand j’appelle, par exemple, un Belge au Mozambique, j’ai en studio un gars qui vient du Mozambique et qui habite Bruxelles. Et on les fait dialoguer entre eux. Ça fait un double regard sur tous les pays qu’on appelle. Alors, pour le coup, on a ce point commun. La même chose, c’est d’aller à la rencontre de francophones qui sont dans le monde entier.
C’est très étonnant, cette diaspora belge et française présente aux quatre coins du monde. C’est un peu une population dont on s’occupe jamais dans les pays. Je suppose qu’en Belgique, ça doit être comme chez nous en France. On parle jamais de ces expats. Oui, et pourtant, ils sont très nombreux.
Nous, en Belgique, le pays est tout petit. 11 millions d’habitants. Il y a 600 000 Belges qui vivent à l’étranger. Tu vas me dire, Gauthier, le pays est tellement petit que vous en êtes très vite sorti. C’est vrai, mais on a un grand taux d’expatriation.
Et alors, le point commun qu’il y a entre tous les Belges du bout du monde et je parie que c’est la même chose avec les Français dans le monde, c’est que Plus ils sont loin, plus ils aiment leur pays natal. Clairement. Souvent, le Belge, il est bougant quand il est chez nous, il dit il ne fait pas beau, on a trop d’impôts. Alors que quand le Belge est à l’étranger, il dit wow, la Belgique, quel pays de cocagne, quel pays fabuleux. Ils sont tous amoureux de leur pays natal.
Je fais exactement le même constat que toi et c’est d’ailleurs pour ça aussi qu’avec la radio des français dans le monde on essaye de promouvoir cette diaspora parce qu’elle fait vivre la culture, tout un état d’esprit français aux quatre coins de la planète et pour le coup français et belge on peut dire qu’on est très très proche. Ça fait une belle population vers qui tu te diriges, des gens que tu interviews, je suppose, j’ai un peu la réponse, mais que t’as dû avoir plein de belles rencontres, plein de belles histoires qui t’ont éclaté au visage. Ah oui, vraiment des trucs incroyables, des accueils fabuleux, des avions détournés où on se retrouve dans un pays où on n’était pas du tout censé aller et où on est accueilli par la télé locale. Le matériel étant resté en rade au Sénégal, je me retrouve au Togo. La télé du Togo me prête gratos son matériel pour faire des reportages, des trucs incroyable qu’on n’aurait pas imaginé.
Chaque fois à l’aventure, on part et on ne sait jamais ce qui va arriver, mais il y a toujours un happy end. En fait, c’est ça qui est magnifique. Et puis, tous ces Belges, mais j’imagine que c’est la même chose avec les Français, sont un peu des ambassadeurs de nos pays à l’étranger. Ils ont tous recréé sur place des petits restos belges, des petites ambassades, des instituts avec la culture, la musique, etc. C’est super, c’est vraiment très drôle, très sympa.
Et avec des centaines d’interviews aux quatre coins de la planète, tu es quand même à Bruxelles au moment où on se parle. Ça ne t’a pas donné envie de t’installer ailleurs ? Ah non, parce qu’ici, j’ai le beurre et l’argent du beurre. J’ai le pays de cocaïne, la Belgique, que j’adore, ma famille, mes enfants, mes petits-enfants, ma vie, quoi. Et en même temps, ma dose d’expatriation, d’adrénaline, chaque mois avec l’aventure.
Tandis que si j’étais au bout du monde, je voyagerais beaucoup moins, je serais juste au bout du monde et je n’aurais, entre guillemets, que ça. Ce serait bien. Mais pour l’instant, je m’éclate comme ça avec les deux facettes. La joie de vivre dans un pays que j’adore, la Belgique, dans lequel je fais d’autres émissions sur le vélo, le snow-tourisme, parce que je trouve vraiment qu’on habite des pays magnifiques. Et puis l’aventure au bout du monde.
C’est vraiment un programme ultra complet dans lequel je me sens bien. La seule différence qu’il y a entre toi et moi, c’est que toi, tu passes à la télé. Ça fait que tu peux aller acheter un pain dans une boulangerie en étant tranquille ou assez vite, on t’arrête. Alors, je vais te faire une confidence. Généralement, je passe relativement inaperçu, sauf quand j’ouvre la voie, quand mon tour revient à la boulangerie et que je parle, les gens font le lien.
Et ils me disent où on va dimanche, c’est dans quel pays, etc. Donc, c’est assez amusant. Mais le visage, voilà, il ne prête pas finalement trop attention, mais le visage plus la voix, d’où l’importance de la radio. La voix fait tout de suite que les gens se souviennent et se disent Ah, mais vous êtes le gars de… C’est assez comique, c’est amusant.
J’ai une petite idée de la réponse, mais si tu ne devais garder qu’un média, radio ou télé? La radio est tellement plus chaude, c’est chaleureux, c’est spontané, c’est naturel. Donc évidemment, c’est là que j’ai grandi, je suis un enfant de la radio. La télé, c’est ma petite aventure sur le côté, mais je suis surtout un gars de radio. Je me doutais.
Adrien, ça s’appelle Les Belges du bout du monde, je suis très content d’avoir pu te donner de l’antenne sur notre radio, j’adore ça, je trouve que c’est une belle rencontre parce qu’on a eu à peu près la même idée, moi un peu plus tard que toi, mais on a les mêmes constats et finalement je pense que ça fait une magnifique richesse que l’on met en avant au quotidien.
Je te renvoie l’appareil parce que tu m’as reçu dans la radio des français dans le monde, moi j’aimerais t’accueillir dans les belges du bout du monde. Donc quand tu passes la frontière, quand tu viens t’amuser à Bruxelles, tu débarres dans notre studio et tu viens nous raconter aussi un peu tes aventures sur notre radio, la RTBF. Je vais te dire un secret Adrien, j’ai toujours rêvé de pousser les portes de la RTBF. Quand j’avais 20 ans, je me suis retrouvé chez Europe 1. Je me souviens, je crois que ce sera le même frisson qui va me traverser.
Les passionnés de radio, ils ont des drôles de toc quand même. Merci beaucoup pour l’invitation. Au plaisir de te retrouver à bientôt. À bientôt, bye bye.
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