«Le ski, sport No 1 en Suisse», au café avec Grégory Quin

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"Le ski en Suisse – Une Histoire", sous la plume de Grégory Quin, Laurent Tissot et Jean-Philippe Leresche, vient de sortir. L'occasion de mieux comprendre notre pays, via un sport que tous ont pratiqué.

Et si le sport No 1 en Suisse n'était ni le football ni le hockey, mais plutôt le ski? En y pensant, ça semble tomber sous le sens et le livre écrit à six mains par Grégory Quin, Laurent Tissot et Jean-Philippe Leresche semble le confirmer. Cet ouvrage magnifique de 288 pages richement illustrés, préfacé par Daniel Yule et qui a accumulé plus d'une vingtaine de témoins, revient dès le XIXe sur les premiers ski-clubs du pays, puis passe par la création d'une fédération nationale dès 1904, via les premières courses 15 ans plus tard et l'âge d'or des années septante et huitante, pour se terminer par les premiers défis environnementaux de nos jours.

Les noms de Hedy Schlunegger, Bernhard Russi, Marie-Thérèse Nadig, Roland Collombin, Erika Hess, Pirmin Zurbriggen, Vreni Schneider, Didier Cuche, puis Lara Gut-Behrami et Marco Odermatt aujourd'hui sont devenus de vraies légendes suisses. Dans d'autres disciplines, Walter Steiner, Hyppolit Kempf, Simon Ammann, Laurence Rochat ou encore Dario Cologna sont aussi des stars au pays de l'or blanc. Des noms qui racontent une culture des stations et de la neige, dans une contrée où tout le monde ou presque a chaussé des lattes au moins une fois dans sa vie.

«Ce sont deux ans de travail, explique Grégory Quin, maître d'enseignement et de recherche à l'Institut des Sciences du Sport de l'Université de Lausanne (ISSUL), à propos de cet ouvrage sorti simultanément en français et en allemand. On l'a écrit à trois, mais ils sont 25 à y avoir contribué. Ça parle de sport, mais aussi de géographie, d'architecture et même de politique. C'est la première monographie sur cette discipline et c'est assez étonnant, parce que c'est clairement le sport national en Suisse. Dans les années huitante, 80 à 90% des Helvètes ont fait du ski au moins une fois.»

«C'est plus qu'un simple livre sur le ski, ajoute son coauteur Jean-Philippe Leresche, professeur ordinaire de science politique à l’Institut d’études politiques (IEP) et à l’Observatoire science, politique et société de l’Université de Lausanne. C'est un ouvrage qui explique ce qu'il a fait à la Suisse et ce que la Suisse a fait avec le ski. Ça traverse 130 ans de l'histoire, des militaires du départ, à l'élitisme de ce sport à une époque, à sa massification, en passant par sa médiatisation et sa professionnalisation, aux enjeux environnementaux d'aujourd'hui.»

«En Suisse, longtemps, ce sont les banques ou la métallurgie qui ont fait l'histoire de ce pays. Comme si les loisirs étaient futiles au centre de la vie des gens, dit de son côté l'historien Laurent Tissot. Mais le ski a sauvé l'industrie du tourisme en Suisse. C'est fondamental! Ce livre est donc un petit pas pour comprendre comment s'est faite cette contrée. Sans le ski, pas d'histoire de la Suisse et sans Suisse, pas d'histoire du ski.»

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