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Cellou Dalein Diallo: «Nous allons appeler la population à sortir pour exiger le départ de la junte»

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Manage episode 454085116 series 127992
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En Guinée, après le Premier ministre Bah Oury, grand invité de RFI Afrique, hier, et après la bousculade meurtrière qui a fait au moins 56 morts dimanche dernier à Nzérékoré, place aujourd'hui au principal opposant guinéen, en exil depuis plusieurs mois. Cellou Dalein Diallo réagit aux propos du Premier ministre sur ce drame, et il s'exprime également sur l'avenir de la transition après le 31 décembre prochain. Il répond aux questions de Esdras Ndikumana.

RFI : Hier, sur RFI, le Premier ministre Bah Oury a annoncé la mise en place d'un comité de crise, en plus de la commission d'enquête déjà décidée par le président Mamadi Doumbouya pour faire la lumière sur ce qui s'est passé à Nzérékoré. Qu'en pensez-vous ?

Cellou Dalein Diallo : Je pense que le gouvernement a un peu paniqué parce qu'il a pris l'initiative de promouvoir la candidature de Doumbouya à la prochaine élection présidentielle, ce qui constituerait un parjure parce que le monsieur, en tant qu'officier, a juré à plusieurs reprises de ne pas prendre part aux élections qu'il organiserait pour le retour à l'ordre constitutionnel.

Mais, Mamadi Doumbouya n'a jamais dit qu'il sera candidat ?

Oui, mais déjà il y avait dans la charte de la transition les articles 46, 55 et 65 qui interdisaient à tous les responsables de la transition de candidater à ces élections. Evidemment, on aurait dû reprendre ces dispositions dans l'avant-projet de Constitution. Ils l’ont éliminé pour donner la possibilité à Doumbouya de se présenter. Depuis lors, il y a une vaste campagne de promotion et de justification de sa candidature et c'est dans ce cadre que le tournoi de football qui a entraîné la mort de plus de 135 personnes a été organisé. C'est toujours dans la promotion de cette candidature.

Le Premier ministre a reconnu qu'il y a eu impréparation et incompétence dans l'organisation de ce tournoi. N'est-ce pas un discours de vérité qui mérite quand même d'être salué ?

Quel discours de vérité ? Il faut situer l'événement dans le contexte. Il y a des concerts géants, des tournois de football, des manifestations dans les rues et sur les places publiques pour justifier et soutenir cette candidature du président de la transition.

Vous dites que le pouvoir est responsable de cette catastrophe, mais vous savez bien que ce ne sont pas les autorités qui ont prémédité cette bousculade. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir exploiter un drame humain à des fins politiques ?

Il faut chercher les causes profondes. La candidature de Doumbouya est illégale et illégitime. En tant qu'officier, il a juré devant la Cour suprême, devant le peuple de Guinée, devant la communauté internationale, de ne pas prendre part aux élections organisées pour le retour à l'ordre constitutionnel. Aujourd'hui, avec le goût du pouvoir, ils ont décidé de dispenser Doumbouya de cette obligation à laquelle lui-même il s'est engagé. Alors, en organisant justement ces manifestations grandioses et évidemment sans prendre les précautions pour garantir la sécurité des participants, donc ils sont les seuls responsables de ce qui est arrivé. Et ils doivent répondre.

Le Premier ministre maintient le bilan provisoire de 56 morts. Vous avez évoqué la question du bilan, alors que le Collectif régional des organisations de défense des droits humains donne un bilan de 135 morts, mais aussi de plus de 50 disparus...

Les informations que j'ai eues en téléphonant à des responsables de mon parti qui vivent là-bas font état de plus de 100 morts. Alors, il y a les organisations de la société civile qui sont à Nzérékoré et qui estiment qu'il y a 135 ou 136 morts et 50 disparus. Je crois que ça correspond à la réalité.

Nous sommes le 6 décembre, il reste moins de 30 jours avant la fin de l'année, qui était initialement censée marquer le retour à l'ordre constitutionnel en Guinée. Vous et les forces vives affirmez ne plus reconnaître le CNRD à partir de cette date, est-ce que ce n'est pas annonciateur de troubles dans le pays ?

Le CNRD et Mamadi Doumbouya ont librement décidé de ne pas rester un jour de plus au 31 décembre. A plusieurs reprises, ils ont passé un accord avec la Cédéao, au terme duquel ils s'engagent à rendre le pouvoir au civil le 31 décembre. Le peuple de Guinée estime qu'à partir de cette date, il n'aura « aucune légitimité », de conserver le pouvoir, et les forces vives le prennent au mot.

Mais concrètement, comment est-ce que vous allez procéder pour les obliger à le faire ?

Évidemment, nous allons appeler la population à sortir pour exiger le départ de la junte qui n'a aucune légitimité, qui s'est emparée du pouvoir par les armes, qui le conserve aujourd'hui par les armes et par la corruption, en utilisant les ressources publiques à cette fin.

Est-ce que vous serez à côté de cette population-là ? Quand est-ce que vous y allez ?

Je serai à côté. J’ai un parti, l'un des mieux organisés en Afrique, au sud du Sahara. L'UFDG sera là, l’Anad sera là, les forces vives de Guinée seront là et c'est la population qui mène son combat pour l'exercice plein et entier de ses droits et de ses libertés.

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RFI : Hier, sur RFI, le Premier ministre Bah Oury a annoncé la mise en place d'un comité de crise, en plus de la commission d'enquête déjà décidée par le président Mamadi Doumbouya pour faire la lumière sur ce qui s'est passé à Nzérékoré. Qu'en pensez-vous ?

Cellou Dalein Diallo : Je pense que le gouvernement a un peu paniqué parce qu'il a pris l'initiative de promouvoir la candidature de Doumbouya à la prochaine élection présidentielle, ce qui constituerait un parjure parce que le monsieur, en tant qu'officier, a juré à plusieurs reprises de ne pas prendre part aux élections qu'il organiserait pour le retour à l'ordre constitutionnel.

Mais, Mamadi Doumbouya n'a jamais dit qu'il sera candidat ?

Oui, mais déjà il y avait dans la charte de la transition les articles 46, 55 et 65 qui interdisaient à tous les responsables de la transition de candidater à ces élections. Evidemment, on aurait dû reprendre ces dispositions dans l'avant-projet de Constitution. Ils l’ont éliminé pour donner la possibilité à Doumbouya de se présenter. Depuis lors, il y a une vaste campagne de promotion et de justification de sa candidature et c'est dans ce cadre que le tournoi de football qui a entraîné la mort de plus de 135 personnes a été organisé. C'est toujours dans la promotion de cette candidature.

Le Premier ministre a reconnu qu'il y a eu impréparation et incompétence dans l'organisation de ce tournoi. N'est-ce pas un discours de vérité qui mérite quand même d'être salué ?

Quel discours de vérité ? Il faut situer l'événement dans le contexte. Il y a des concerts géants, des tournois de football, des manifestations dans les rues et sur les places publiques pour justifier et soutenir cette candidature du président de la transition.

Vous dites que le pouvoir est responsable de cette catastrophe, mais vous savez bien que ce ne sont pas les autorités qui ont prémédité cette bousculade. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir exploiter un drame humain à des fins politiques ?

Il faut chercher les causes profondes. La candidature de Doumbouya est illégale et illégitime. En tant qu'officier, il a juré devant la Cour suprême, devant le peuple de Guinée, devant la communauté internationale, de ne pas prendre part aux élections organisées pour le retour à l'ordre constitutionnel. Aujourd'hui, avec le goût du pouvoir, ils ont décidé de dispenser Doumbouya de cette obligation à laquelle lui-même il s'est engagé. Alors, en organisant justement ces manifestations grandioses et évidemment sans prendre les précautions pour garantir la sécurité des participants, donc ils sont les seuls responsables de ce qui est arrivé. Et ils doivent répondre.

Le Premier ministre maintient le bilan provisoire de 56 morts. Vous avez évoqué la question du bilan, alors que le Collectif régional des organisations de défense des droits humains donne un bilan de 135 morts, mais aussi de plus de 50 disparus...

Les informations que j'ai eues en téléphonant à des responsables de mon parti qui vivent là-bas font état de plus de 100 morts. Alors, il y a les organisations de la société civile qui sont à Nzérékoré et qui estiment qu'il y a 135 ou 136 morts et 50 disparus. Je crois que ça correspond à la réalité.

Nous sommes le 6 décembre, il reste moins de 30 jours avant la fin de l'année, qui était initialement censée marquer le retour à l'ordre constitutionnel en Guinée. Vous et les forces vives affirmez ne plus reconnaître le CNRD à partir de cette date, est-ce que ce n'est pas annonciateur de troubles dans le pays ?

Le CNRD et Mamadi Doumbouya ont librement décidé de ne pas rester un jour de plus au 31 décembre. A plusieurs reprises, ils ont passé un accord avec la Cédéao, au terme duquel ils s'engagent à rendre le pouvoir au civil le 31 décembre. Le peuple de Guinée estime qu'à partir de cette date, il n'aura « aucune légitimité », de conserver le pouvoir, et les forces vives le prennent au mot.

Mais concrètement, comment est-ce que vous allez procéder pour les obliger à le faire ?

Évidemment, nous allons appeler la population à sortir pour exiger le départ de la junte qui n'a aucune légitimité, qui s'est emparée du pouvoir par les armes, qui le conserve aujourd'hui par les armes et par la corruption, en utilisant les ressources publiques à cette fin.

Est-ce que vous serez à côté de cette population-là ? Quand est-ce que vous y allez ?

Je serai à côté. J’ai un parti, l'un des mieux organisés en Afrique, au sud du Sahara. L'UFDG sera là, l’Anad sera là, les forces vives de Guinée seront là et c'est la population qui mène son combat pour l'exercice plein et entier de ses droits et de ses libertés.

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