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En Afrique du Sud, les collecteurs informels de déchets, «fondement» de l'économie de recyclage
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Dans de nombreux pays en voie de développement, le secteur informel joue souvent un rôle critique dans le recyclage, en particulier des déchets plastiques. C’est le cas en Afrique du Sud. On estime à près de 90 000 le nombre de « waste pickers », les collecteurs de déchets dans le pays. Chaque jour, ils trient, dans les décharges ou directement dans les poubelles des habitants, à la recherche de déchets recyclables, qu’ils collectent puis revendent à des entreprises de recyclage pour une somme modique.
De notre correspondante à Johannesburg,
Une montagne de canettes, de bouteilles en plastique et de cartons s’étalent sur le trottoir devant Joël. Le collecteur de déchets vient de finir sa tournée. Il lui faut désormais organiser son chargement : « Au parc à ferraille, ils ne prennent pas notre collecte si tout est mélangé. »
Les bouteilles en plastique prennent le plus de place dans l’énorme sac monté sur un chariot que Joël tracte partout avec lui, 20 km par jour. Il sera payé au poids, alors il favorise ce qui rapporte le plus : « En ce moment, le prix est plus intéressant pour les bouteilles transparentes en plastique et les bouteilles de Coca-Cola. »
Pour son chargement, il obtiendra environ 10 euros. De quoi nourrir sa famille. Comme lui, des dizaines de milliers de Sud-Africains ont choisi ce métier par nécessité financière. Peu valorisé, il est pourtant essentiel pour limiter la pollution plastique. « Les collecteurs informels sont le fondement de notre économie de recyclage », affirme Mélanie Samson, professeure de sociologie à l’université de Johannesburg. « Une étude menée en 2015 a montré que grâce à eux, 80 à 90% des emballages sont recyclés. Par leur travail, ils permettent aussi aux municipalités d’économiser beaucoup d’argent. »
À lire aussiLes industriels européens du plastique prennent le virage du recyclable
Un centime d'euro pour un kilo récolté
Dans un effort de reconnaissance de ce service gratuit, une règlementation progressiste impose depuis 2021 aux producteurs de plastique de reverser aux collecteurs un peu moins d’un centime d’euro par kilo récolté. Mais les paiements se font attendre. Armés de leurs chariots, les collecteurs ont donc décidé de prendre la rue pour déposer une plainte devant la police.
« Pourquoi est-ce qu’ils ne peuvent pas payer ce misérable centime le kilo. C’est ce que nous ne comprenons pas », s'exaspère Eli Kodisang, coordinateur de l’Organisation des collecteurs africains. « En Afrique du Sud, pendant le Covid, nous avons frôlé la crise, et pas seulement à cause de la maladie. Avec le confinement, les décharges étaient complètement surchargées de plastique. Sans ces hommes et ces femmes, nous serions noyés sous le plastique. »
Selon le WWF, plus de 2,5 millions de tonnes de plastique sont produites annuellement en Afrique du Sud. Ce sont les mains des collecteurs qui empêchent une grande partie de finir dans les rivières
À lire aussiKenya: près de Nairobi, comment des ramasseurs de déchets vivent et meurent de la pollution plastique
112 эпизодов
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Dans de nombreux pays en voie de développement, le secteur informel joue souvent un rôle critique dans le recyclage, en particulier des déchets plastiques. C’est le cas en Afrique du Sud. On estime à près de 90 000 le nombre de « waste pickers », les collecteurs de déchets dans le pays. Chaque jour, ils trient, dans les décharges ou directement dans les poubelles des habitants, à la recherche de déchets recyclables, qu’ils collectent puis revendent à des entreprises de recyclage pour une somme modique.
De notre correspondante à Johannesburg,
Une montagne de canettes, de bouteilles en plastique et de cartons s’étalent sur le trottoir devant Joël. Le collecteur de déchets vient de finir sa tournée. Il lui faut désormais organiser son chargement : « Au parc à ferraille, ils ne prennent pas notre collecte si tout est mélangé. »
Les bouteilles en plastique prennent le plus de place dans l’énorme sac monté sur un chariot que Joël tracte partout avec lui, 20 km par jour. Il sera payé au poids, alors il favorise ce qui rapporte le plus : « En ce moment, le prix est plus intéressant pour les bouteilles transparentes en plastique et les bouteilles de Coca-Cola. »
Pour son chargement, il obtiendra environ 10 euros. De quoi nourrir sa famille. Comme lui, des dizaines de milliers de Sud-Africains ont choisi ce métier par nécessité financière. Peu valorisé, il est pourtant essentiel pour limiter la pollution plastique. « Les collecteurs informels sont le fondement de notre économie de recyclage », affirme Mélanie Samson, professeure de sociologie à l’université de Johannesburg. « Une étude menée en 2015 a montré que grâce à eux, 80 à 90% des emballages sont recyclés. Par leur travail, ils permettent aussi aux municipalités d’économiser beaucoup d’argent. »
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Un centime d'euro pour un kilo récolté
Dans un effort de reconnaissance de ce service gratuit, une règlementation progressiste impose depuis 2021 aux producteurs de plastique de reverser aux collecteurs un peu moins d’un centime d’euro par kilo récolté. Mais les paiements se font attendre. Armés de leurs chariots, les collecteurs ont donc décidé de prendre la rue pour déposer une plainte devant la police.
« Pourquoi est-ce qu’ils ne peuvent pas payer ce misérable centime le kilo. C’est ce que nous ne comprenons pas », s'exaspère Eli Kodisang, coordinateur de l’Organisation des collecteurs africains. « En Afrique du Sud, pendant le Covid, nous avons frôlé la crise, et pas seulement à cause de la maladie. Avec le confinement, les décharges étaient complètement surchargées de plastique. Sans ces hommes et ces femmes, nous serions noyés sous le plastique. »
Selon le WWF, plus de 2,5 millions de tonnes de plastique sont produites annuellement en Afrique du Sud. Ce sont les mains des collecteurs qui empêchent une grande partie de finir dans les rivières
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