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Il y a 25 ans, les soldats membres de la communauté LGBTQ+ pouvaient être incarcérés au Royaume-Uni

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La communauté LGBTQ+ du Royaume-Uni célèbre ce week-end du 11 janvier un anniversaire particulier : il y a 25 ans, l’armée levait son interdiction aux minorités sexuelles. Jusqu’au 12 janvier 2000, les soldats de Sa Majesté n’avaient pas le droit d’être homosexuels, bisexuels ou transgenres – ceux qui étaient « découverts » étaient renvoyés, voire incarcérés. Pourtant, l’homosexualité est légale au Royaume-Uni depuis 1967. 25 ans plus tard, les vétérans ayant connu ces années d’interdiction réclament toujours justice.

De notre correspondante à Londres,

À 75 ans, Robert Ely vit avec son petit chien blanc dans un logement social de l’ouest londonien. En 1986, après 20 ans comme musicien dans l’armée, la police militaire frappe à sa porte. « C’était un samedi, il était 9h15 du matin, se rappelle le septuagénaire. Ils m’ont dit : “Nous vous soupçonnons d’avoir eu des relations homosexuelles”. On m’a interrogé pendant plusieurs heures, puis on m’a mis à l’isolement dans une chambre du quartier des officiers pendant 3 ou 4 jours. La porte était gardée et je ne pouvais parler à personne. »

Robert est finalement renvoyé, sans peine de prison, mais ne parvient pas à reconstruire sa vie dans le civil. « Les certifications professionnelles que j’avais acquises dans l’armée n’étaient pas reconnues à l’extérieur, déplore-t-il. Je n’avais plus de revenus, j’ai dû vendre ma maison, et mettre mes biens dans un garde-meuble… Mais je ne pouvais plus payer non plus, donc ils ont été saisis. J’ai fini par déménager à Bristol, où j’ai trouvé un emploi sous-qualifié. »

Des histoires comme celle de Robert, Craig Jones en a recueilli des dizaines, que cet ancien de la Navy a publiées dans un livre, Fighting with Pride (Combattre avec fierté), devenu depuis une association. « Ils étaient envoyés devant une cour martiale pour être jugés. Les plus chanceux étaient simplement exclus pour conduite déshonorante, dénonce-t-il. Ils étaient obligés de faire leur coming-out auprès de leur famille et de leurs proches… Tout cela a détruit des vies. »

À lire aussiRoyaume-Uni: les services secrets présentent des excuses aux homosexuels

« C’était une loi absurde, une loi d’auto-destruction »

L’interdiction a été levée en 2000, après une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme, mais il faut attendre 24 ans pour des excuses nationales, après une enquête publique où 1 200 vétérans ont témoigné. « Nos forces armées ont perdu de nombreux effectifs. On en compte des centaines. Et notez que c’était en pleine guerre froide : c’était donc une loi absurde, une loi d’auto-destruction », rappelle Craig Jones.

Le gouvernement a entamé depuis les restitutions des médailles et des grades aux vétérans concernés. Les indemnités, elles, tardent à tomber, regrette Mary, qui accompagne les victimes dans leurs démarches. « Le ministère de la Défense estime n’être responsable que jusqu’au départ des soldats de l’armée. Ils ont accepté de verser 50 000 livres à tous ceux qui ont été renvoyés, et jusqu’à 20 000 livres supplémentaires dans certains cas, par exemple pour une peine de prison, détaille-t-elle. Mais ils n’indemniseront rien après : ni les bénéfices perdus, ni les pensions de retraite, ni les dépressions… Ils ne paieront pour rien de cela. »

Rien non plus pour les personnes LGBT parties par peur d’être découvertes… Craig Jones et Mary revendiquent tout de même une victoire : que les vétérans LGBT soient devenus dans l’opinion publique des anciens combattants comme les autres.

À lire aussiLe Royaume-Uni va indemniser les anciens combattants LGBT renvoyés de l'armée

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De notre correspondante à Londres,

À 75 ans, Robert Ely vit avec son petit chien blanc dans un logement social de l’ouest londonien. En 1986, après 20 ans comme musicien dans l’armée, la police militaire frappe à sa porte. « C’était un samedi, il était 9h15 du matin, se rappelle le septuagénaire. Ils m’ont dit : “Nous vous soupçonnons d’avoir eu des relations homosexuelles”. On m’a interrogé pendant plusieurs heures, puis on m’a mis à l’isolement dans une chambre du quartier des officiers pendant 3 ou 4 jours. La porte était gardée et je ne pouvais parler à personne. »

Robert est finalement renvoyé, sans peine de prison, mais ne parvient pas à reconstruire sa vie dans le civil. « Les certifications professionnelles que j’avais acquises dans l’armée n’étaient pas reconnues à l’extérieur, déplore-t-il. Je n’avais plus de revenus, j’ai dû vendre ma maison, et mettre mes biens dans un garde-meuble… Mais je ne pouvais plus payer non plus, donc ils ont été saisis. J’ai fini par déménager à Bristol, où j’ai trouvé un emploi sous-qualifié. »

Des histoires comme celle de Robert, Craig Jones en a recueilli des dizaines, que cet ancien de la Navy a publiées dans un livre, Fighting with Pride (Combattre avec fierté), devenu depuis une association. « Ils étaient envoyés devant une cour martiale pour être jugés. Les plus chanceux étaient simplement exclus pour conduite déshonorante, dénonce-t-il. Ils étaient obligés de faire leur coming-out auprès de leur famille et de leurs proches… Tout cela a détruit des vies. »

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L’interdiction a été levée en 2000, après une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme, mais il faut attendre 24 ans pour des excuses nationales, après une enquête publique où 1 200 vétérans ont témoigné. « Nos forces armées ont perdu de nombreux effectifs. On en compte des centaines. Et notez que c’était en pleine guerre froide : c’était donc une loi absurde, une loi d’auto-destruction », rappelle Craig Jones.

Le gouvernement a entamé depuis les restitutions des médailles et des grades aux vétérans concernés. Les indemnités, elles, tardent à tomber, regrette Mary, qui accompagne les victimes dans leurs démarches. « Le ministère de la Défense estime n’être responsable que jusqu’au départ des soldats de l’armée. Ils ont accepté de verser 50 000 livres à tous ceux qui ont été renvoyés, et jusqu’à 20 000 livres supplémentaires dans certains cas, par exemple pour une peine de prison, détaille-t-elle. Mais ils n’indemniseront rien après : ni les bénéfices perdus, ni les pensions de retraite, ni les dépressions… Ils ne paieront pour rien de cela. »

Rien non plus pour les personnes LGBT parties par peur d’être découvertes… Craig Jones et Mary revendiquent tout de même une victoire : que les vétérans LGBT soient devenus dans l’opinion publique des anciens combattants comme les autres.

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