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La sorcière (de Jules Michelet)

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Image générée par Midjourney 6.1

Commençant les Sorcières, de Mona Chollet, je pense à La sorcière, le livre presque éponyme de Jules Michelet, paru en 1862 et qui fit alors scandale. Un livre qui, écartant les faits ou plutôt s’en détachant, s’éloignait de l’analyse historique traditionnelle pour décrire une sorte de rêve éveillé, de transe, de récit hallucinatoire et inspiré mettant l’auteur, et à travers lui le lecteur, en contact direct avec le monde et les êtres décrits, et en tirer une réinterprétation fantasmatique, fantasmatique et fantastique du Moyen-Âge, ainsi qu’un hymne à la femme, grande passeuse et grande libératrice.

Pan, le grand Pan est mort. Thamous en a reçu l’annonce tandis qu’il naviguait au large de Paxos. Pan est mort tandis que le christianisme naissait, et avec cette mort meurt le paganisme, cette relation directe, immédiate, confiante à la nature et à la vie.

Pan meurt et la panique naît. Car l’Antiquité, elle aussi, se dissout, et avec elle l’éclat et le ciment de la romanité. Partout en Europe, les villes se resserrent, détruisent leurs monuments pour construire des remparts au sein desquels elles se replient, se réfugient, se referment, dans la terreur des invasions : une grande ombre étend son aile sur le continent.

C’est dans cette période de mort, de noirceur et d’étouffement, dans cette époque qui sera bientôt écrasée sous le joug féodal et battue sans relâche par les fourches d’un christianisme combattant tout ce qui lui résiste, que la sorcière apparaît, incarnant la résistance et le refuge. Résistance de la nature et des cultes antiques, refuge des savoirs anciens, pérennité de l’amour et de la sexualité face à l’ordre nouveau des clercs et des inquisiteurs, l’ordre nouveau de cette Église qui fonde son autorité sur la peur du péché, la crainte de l’Enfer, le culte morbide de la virginité.

La sorcière, qui est femme, belle et désirable, est, face à Marie, vierge et mère, virginale et maternelle, douce et obéissante, la réincarnation d’Ève, de l’Ève pécheresse et première mortelle, l’Ève curieuse et pandorique, de cette Ève du geste de laquelle tout naquit. Elle est la connaissance et la tentation, le désir et la joie, le rire et le corps sans entraves, ce corps que symbolise, plus encore que le sein, la chevelure, chevelure qu’on dit folle mais qui n’est que libre et déliée, à l’image de celle qui la porte.

La sorcière est la liberté toujours mouvante, la passeuse liquide et serpentine, mélusine, qui se faufile entre les interstices, le pont de lianes faisant le lien entre l’humain et le reste de la nature, l’esprit souple qui, acceptant l’incarnation et l’Ici bas, se débat dans le carcan d’un monde que l’Église rejette et satanise pour mieux glorifier l’Au-delà.

Elle est la vie, l’espérance et la joie affrontant une religion qui, sous couvert de salut, de pardon et de vie éternelle, est devenue repentance perpétuelle, apologie de la souffrance et de la mort.

Il est dommage, dommage, injuste et invisibilisant qu’en écrivant ses Sorcières, qui lui doivent tant, Mona Chollet n’ait pas évoqué le livre de Jules Michelet, ce long poème à la féminité.


On peut trouver La sorcière en livre imprimé chez divers éditeurs. On peut également la trouver en format PDF sur l’excellent site de l’Université du Québec à Chicoutimi, et en format EPUB dans la Bibliothèque numérique TV5 Monde.

PS : Quelques articles et blogs sur ce livre :


L’image a été générée par Midjourney 6.1 (qui, comme je l’ai écrit ailleurs, sait parfaitement illustrer nos fantasmes), et à qui j’ai demandé l’image d’une jeune et belle sorcière une nuit de sabbat.

Sous ma lecture, en sus de l’habituel Bayati, de Georges Gurdjieff, l’enregistrement d’un orage pluvieux (qui me semblait bien coller à l’imaginaire de la sorcellerie) pris sur le site de la BBC qui met désormais à disposition des milliers de captures sonores. Qu’elle soit remerciée.

Cet article La sorcière (de Jules Michelet) est apparu en premier sur Aldor (le blog).

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Pan, le grand Pan est mort. Thamous en a reçu l’annonce tandis qu’il naviguait au large de Paxos. Pan est mort tandis que le christianisme naissait, et avec cette mort meurt le paganisme, cette relation directe, immédiate, confiante à la nature et à la vie.

Pan meurt et la panique naît. Car l’Antiquité, elle aussi, se dissout, et avec elle l’éclat et le ciment de la romanité. Partout en Europe, les villes se resserrent, détruisent leurs monuments pour construire des remparts au sein desquels elles se replient, se réfugient, se referment, dans la terreur des invasions : une grande ombre étend son aile sur le continent.

C’est dans cette période de mort, de noirceur et d’étouffement, dans cette époque qui sera bientôt écrasée sous le joug féodal et battue sans relâche par les fourches d’un christianisme combattant tout ce qui lui résiste, que la sorcière apparaît, incarnant la résistance et le refuge. Résistance de la nature et des cultes antiques, refuge des savoirs anciens, pérennité de l’amour et de la sexualité face à l’ordre nouveau des clercs et des inquisiteurs, l’ordre nouveau de cette Église qui fonde son autorité sur la peur du péché, la crainte de l’Enfer, le culte morbide de la virginité.

La sorcière, qui est femme, belle et désirable, est, face à Marie, vierge et mère, virginale et maternelle, douce et obéissante, la réincarnation d’Ève, de l’Ève pécheresse et première mortelle, l’Ève curieuse et pandorique, de cette Ève du geste de laquelle tout naquit. Elle est la connaissance et la tentation, le désir et la joie, le rire et le corps sans entraves, ce corps que symbolise, plus encore que le sein, la chevelure, chevelure qu’on dit folle mais qui n’est que libre et déliée, à l’image de celle qui la porte.

La sorcière est la liberté toujours mouvante, la passeuse liquide et serpentine, mélusine, qui se faufile entre les interstices, le pont de lianes faisant le lien entre l’humain et le reste de la nature, l’esprit souple qui, acceptant l’incarnation et l’Ici bas, se débat dans le carcan d’un monde que l’Église rejette et satanise pour mieux glorifier l’Au-delà.

Elle est la vie, l’espérance et la joie affrontant une religion qui, sous couvert de salut, de pardon et de vie éternelle, est devenue repentance perpétuelle, apologie de la souffrance et de la mort.

Il est dommage, dommage, injuste et invisibilisant qu’en écrivant ses Sorcières, qui lui doivent tant, Mona Chollet n’ait pas évoqué le livre de Jules Michelet, ce long poème à la féminité.


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L’image a été générée par Midjourney 6.1 (qui, comme je l’ai écrit ailleurs, sait parfaitement illustrer nos fantasmes), et à qui j’ai demandé l’image d’une jeune et belle sorcière une nuit de sabbat.

Sous ma lecture, en sus de l’habituel Bayati, de Georges Gurdjieff, l’enregistrement d’un orage pluvieux (qui me semblait bien coller à l’imaginaire de la sorcellerie) pris sur le site de la BBC qui met désormais à disposition des milliers de captures sonores. Qu’elle soit remerciée.

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